Mois de juin : le Sacré-Coeur, le roi de France et la France (1)

Par Hermas
Le message de Fatima permet de trancher l'épineuse question historique de la transmission du message du Sacré-Cœur donné à Marguerite-Marie Alacoque pour le roi Louis XIV (cf.prochain article). Certains historiens, arguant de l'absence de tout document contemporain attestant que le Roi aurait bien été averti, pensaient tout simplement qu'il n'en avait jamais eu connaissance. Les paroles de Notre-Seigneur à sœur Lucie tranchent définitivement le débat. Le Roi a finalement connu les demandes, mais « il n'a pas voulu les écouter » et « il en a retardé ainsi l'exécution ».

 
Sœur Lucie eut en effet cette révélation troublante et éclairante de Notre-Seigneur au mois d’août 1931 à Rianjo (
lors d'un séjour de convalescence en ce lieu, petite ville proche de Pontevedra), qui lui disait :


« On n’a pas voulu écouter ma demande ! Comme le roi de France, on s’en repentira et on le fera, mais ce sera trop tard. La Russie aura déjà répandu ses erreurs dans le monde, provoquant des guerres, des persécutions contre l’Eglise : le Saint-Père aura beaucoup à souffrir » (Mémoires de Sœur Lucie, deuxième édition, mai 1991, page 243)


Marguerite-Marie Alacoque, le Roi de France et le Sacré-Coeur


Plusieurs messages sont adressés à Marguerite-Marie Alacoque par notre Seigneur Jésus-Christ. La révélation la plus significative se produit le 16 juin 1675, jour de la Fête-Dieu : « Voilà ce Coeur qui a tant aimé les hommes, n’a rien épargné Jusqu’à se consumer pour leur témoigner son amour et ne reçoit que froideurs et mépris ».

Le premier message s’adresse aux rois : « Il désire entrer avec pompe et magnificence dans la maison des princes et des Rois, pour y être honoré, autant qu’il y a été outragé, méprisé et humilié en sa passion ». Mais plus spécifiquement à Louis XIV : « Fais savoir au fils aîné de mon Sacré-Coeur que, comme sa naissance a été obtenue par la dévotion aux mérites de ma sainte enfance (cf. ci-dessous, EXCURSUS) de même il obtiendra sa naissance de grâce et de gloire éternelle par la consécration qu’il fera de lui-même à mon Coeur adorable qui veut triompher du sien et, par son entremise, de celui des grands de la terre ». 


Le deuxième message : « Le Père Éternel voulant réparer les amertumes et angoisses que l’adorable Coeur de son Divin Fils a reçues dans la maison des princes de la terre veut établir son empire dans le coeur de notre Grand monarque, duquel il veut se servir pour l’exécution de ses desseins ».


Le Roi est fils aîné du Sacré-Coeur en qualité de chef d’État, de même que la France est Fille aînée de l’Église.

 

Le troisième message demande au Roi : « d’être peint sur ses étendards et gravé sur ses armes pour le rendre victorieux de tous ses ennemis, en abattant à ses pieds les têtes orgueilleuses et superbes, afin de le rendre triomphant de tous les ennemis de la Sainte-Eglise ».


Le quatrième message est de « faire construire un édifice où sera le tableau de ce Divin Coeur, pour y recevoir la consécration et les hommages du Roi et de toute la cour. Dans cet édifice le chef de la nation française reconnaîtra l’empire du divin Coeur sur lui-même et la nation, il proclamera sa royauté, se dira lieutenant du Christ ».

 
Sainte Marguerite-Marie résume les conséquences du culte public au Sacré-Cœur : « Je prépare à la France un déluge de grâces lorsqu’elle sera consacrée à mon Divin Cœur ».



 - EXCURSUS -

Cotignac (France)
1519
Notre-Dame de Grâces

Le 10 août 1519, un bûcheron, Jean de la Baume, gravit le mont Verdaille. Il est seul. Comme d'accoutumée, il commence sa journée par prier. A peine s'est-il relevé qu'une nuée lui apparaît, découvrant la Vierge Marie, et l'Enfant Jésus dans ses bras, qu'entourent deux saints ( Sainte Catherine et Saint Bernard de Clairvaux) et l'Archange Saint Michel. Notre-Dame est debout, les pieds sur un croissant de lune. Elle s'adresse alors à Jean à peu près en ces termes :

« Je suis la Vierge Marie. Allez dire au clergé et aux Consuls de Cotignac de me bâtir ici même une église, sous le vocable de NOTRE-DAME DE GRACES et qu'on y vienne en procession pour recevoir les dons que je veux y répandre.»

*****

Le 27 octobre 1637, tandis qu'il était en prière avec ses confrères dans le choeur, le frère Fiacre eut une soudaine révélation intérieure : la Reine devait demander publiquement qu'on fît en son nom trois neuvaines de prières à la sainte Vierge, et un fils lui serait donné : la première neuvaine à Notre-Dame de Grâces en Provence, la seconde à Notre-Dame de Paris, la cathédrale, et la troisième à Notre-Dame des Victoires, (église de son couvent).

  

Six jours plus tard, le 3 novembre vers les 2 heures du matin, le pieux Augustin dans sa cellule est tiré de sa prière par des cris d'enfant. Étonnement et frayeur : il se trouve en face de la Vierge Marie, qui lui montre sur ses bras un enfant vagissant : « N'ayez pas peur, dit-Elle, je suis 1a Mère de Dieu, et l'enfant que vous voyez est le Dauphin que Dieu veut donner à la France ». (Dauphin que la France attend depuis 22 ans)

  

Et la vision disparaît, puis se manifeste à nouveau un court moment, mais sans plus dire un mot. Enfin, deux heures plus tard, Marie se fit voir encore, mais seule, et dit : « Ne doutez plus, mon enfant ; de ce que vous avez déclaré à notre confesseur. Pour marquer que je veux qu'on avertisse la Reine de faire trois neuvaines en mon honneur, voilà LA MEME IMAGE qui est à Notre-Dame de Grâces, en Provence et la façon de l'église »

  

Tôt informée, la Reine se mit à croire, dans la Foi, en la réalisation de ces promesses du Ciel transmises par Frère Fiacre.

  

Celui-ci avait déjà commencé les trois neuvaines au nom de la Reine. Celles-ci se terminèrent le 5 décembre suivant, soit précisément neuf mois avant la naissance du futur Roi Louis XIV.