Dans le cadre de la huitième biennale du 9eme art, le musée Thomas Henry de Cherbourg-en-Cotentin organise, sous l'égide de Francois Schuiten et Benoit Peeters (respectivement commissaire et scénographe) et avec l'aide du collectionneur Barnard Mahé, une rétrospective d'un des grands maitres de la bande dessinée. L'occasion d 'initier un cycle sur les auteurs américains et de relier Cherbourg à son histoire transatlantique.
« Présente-t-on encore Winsor McCay, (1869-1934), le créateur de Little Nemo, personnage parmi les plus emblématiques de la bande dessinée et des arts graphiques américains, dont il fut l’un des pères fondateurs ? Ce pionnier du dessin animé est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands auteurs et illustrateurs du siècle dernier. (1)
Pourtant, les rares expositions monographiques qui ont pu lui être consacrées sont restées au sein de galeries ou de musées spécialisés dans la bande dessinée. La Ville de Cherbourg-en-Cotentin a choisi de lui rendre hommage à travers une grande rétrospective au sein de son musée des beaux- arts, le 3e de Normandie. Elle replace l’œuvre de Winsor McCay dans le contexte artistique, économique et social de son époque, et met en perspective son héritage, considérable dans le domaine des arts visuels. L’exposition ne sera pas qu’historique. À travers les regards et les voix de Schuiten et Peeters, qui accompagneront le visiteur tout au long du parcours, elle fera dialoguer les chefs-d’œuvre créés par Winsor McCay et la création d’aujourd’hui.» (Issu du communiqué de presse)
Les planches originales de Winsor Mc Cay se font rares, ayant été perdues, détruites par son propre fils qui souhaitait créer de nouvelles séquences, ou détériorées au fil du temps. Les restantes, conservées par des collectionneurs privés, n'ont jamais été montrées au public.
L'exposition proposera pour la première fois un ensemble exceptionnel réuni par le collectionneur et expert Bernard Mahé, toutes issues de collections privées. Ces originaux, soixante pièces, dont une trentaine de planches de Little Nemo, dialogueront avec celles de contemporains de l'artiste : de Richard F. Outcault à Cliff Sterrett, et de Sunday pages en couleur. Mais aussi avec des photographies, des affiches, des journaux et des films d'époque. Sera notamment projeté son film sur la catastrophe du Lusitania (2) Une occasion en or de découvrir ou de de se ravir d'originaux d'une œuvre exceptionnelle, très poétique, et moderne avant l'heure, qui a véritablement transformé le neuvième art et la relation que l'on a avec la lecture.
Franck GUIGUE
(1) Le lendemain de sa mort, l’Herald Tribune publie, en même temps que le dessin qu’il n’a pu achever, les témoignages admiratifs des principaux dessinateurs du pays. Au fil des ans pourtant, son œuvre sombre peu à peu dans l’oubli. Il faudra attendre les années soixante pour que, lentement, ses bandes dessinées et ses films d’animation commencent à retrouver leur place. Sa gloire, depuis, n’a cessé de grandir. Admiré par Moebius et Miyazaki, Art Spiegelman, Chris Ware et d’innombrables autres auteurs à travers le monde, Winsor McCay est considéré aujourd’hui, tous domaines confondus, comme l’un des artistes majeurs du début du vingtième siècle.
(2)Le 05 Juin 1915, le paquebot britannique Lusitania parti de New York sombrait, après avoir été torpillé par un sous-marin allemand. En pleine Grande Guerre, ce naufrage indigna les États-Unis et suscita de nombreuses théories. Winsor Mc Cay ayant découvert les prémisses du film d'animation en 1911 à travers les flip books rapportés par son fils et les premières œuvres d’Emile Cohl et James Stuart Blackton, il s'enthousiaste d’emblée et créé ses propres films, dont un « Little Nemo » pour commencer. Il sera suivi en janvier 1912 de «How a Mosquito Operates ». Puis «Gertie », le gentil dinosaure. Avec «Le Naufrage du Lusitania », en 1918,il créée le dessin animé documentaire : en présentant sous tous les angles le navire qui s’enfonçait lentement dans les flots, le dessinateur donnait à voir ce qu’aucune caméra de prises de vues réelles n’était parvenue à montrer.
Nb : A l'occasion de l'exposition, un petit livret de 64 pages a été édité : 26 pages ou détails de pages de "Little Nemo in Slumberland" commentés par François Schuiten et Benoit Peeters.
Un livre géant luxueux reproduisant les planches originales est aussi publié à la même occasion par la galerie 9e art, à un tirage très limité. (180 exemplaires).
Disponible à l'exposition "Winsor McCay", au Musée Thomas Henry de Cherbourg ou à la galerie 9e Art à Paris. [email protected]
Exposition « Winsor McCay, de Little Nemo au Lusitania » du 23 juin au 1er octobre, musée Thomas Henry
Le Quasar, Esplanade de la laïcité 50100 Cherbourg-en-Cotentin
Tel : 02 33 23 39 30[email protected]