La colonisation de Mars

Publié le 19 juin 2017 par Pyxmalion @pyxmalion

Elon Musk, qui ne cache pas ses ambitions pour Mars, vient de publier un texte où il livre des détails de son ambitieux programme de colonisation. Pas question de réserver ces voyages aux plus riches. Grâce à ses lanceurs et navettes réutilisables, le milliardaire souhaite que le trajet soit abordable. L'objectif à terme est une colonie d'un million d'habitants. Voire plus.

Si vous avez envie de changer de planète au cours des prochaines décennies, cela pourrait devenir réalité grâce à l'ambitieux projet de colonisation de Mars d' Elon Musk. En effet, le programme que le milliardaire est en train de mettre en place avec son entreprise SpaceX, propose que le voyage vers notre voisine la Planète rouge ne coûte au colon qu'environ 200.000 dollars (contre 10 milliards de dollars avec les moyens actuels...). Soit le coût d'une maison. Alors, si le projet vous intéresse, vous pouvez commencer à économiser. Si tout va bien, les premiers vaisseaux habités pourraient décoller dans 10 ans.
Fin septembre 2016, lors du 67e congrès international d'astronautique de Guadalajara, Elon Musk avait présenté dans les grandes lignes son projet ainsi qu'une vidéo illustrant les différentes étapes (voir article plus bas). À présent, dans un article publié le 15 juin dans la revue (accessible gratuitement jusqu'au 5 juillet), il livre davantage de détails sur ce programme. Comme il le dit d'emblée le titre Making Humans a Multi-Planetary Species, le patron de SpaceX (et aussi de Tesla) souhaite que l'humanité devienne une espèce multi-planétaire. La Lune ( SpaceX va envoyer deux touristes autour de notre satellite) et Mars ne seraient en réalité que les toutes premières étapes.
" Je pense qu'il y a vraiment deux chemins fondamentaux. L'Histoire est en train de bifurquer dans deux directions. Un chemin est que nous restions sur Terre pour toujours, avec l'éventualité qu'un événement d'extinction survienne. [...] L'alternative est de devenir une civilisation spatiale et une espèce multi-planétaire qui, j'espère, vous convient comme chemin à parcourir " explique-t-il en introduction.

Comment Elon Musk envisage la colonisation de Mars ?

Dans sa vision de la colonisation de la Planète rouge (deux fois plus petite que la Terre, rappelons-le), le milliardaire compte avant tout sur ses lanceurs et navettes réutilisables pour transporter les voyageurs, les infrastructures et les ressources nécessaires. Mille trajets, voire plus, avec à chaque fois 100 personnes à bord, pourraient être réalisé avec l'ITS ( Interplanetary Transport System). Le PDG de SpaceX espère ainsi qu'un million de personnes seront citoyens de la première ville martienne dans 50 à 100 ans !

L'ITS est d'ores et déjà en préparation. Ses moteurs baptisés Raptor, annoncés comme trois plus puissants que ceux des lanceurs Falcon 9, sont actuellement à l'essai. SpaceX frappe fort car avec les 42 Raptors qui équiperont chaque lanceur, ceux-ci seront de loin les plus puissants de toute l'histoire spatiale. Jusqu'à 550 tonnes de charges utiles pourront ainsi être placées en orbite basse. À titre de comparaison, les capacités de la célèbre Saturn V du programme Apollo étaient de 135 tonnes.
La réutilisabilité des éléments du système est la clé de la faisabilité de cette ambitieuse entreprise. C'est ainsi qu'Elon Musk entend réduire significativement le coût des trajets, ce qui est déjà en train de se concrétiser avec les Falcon 9. Dans la version ITS, il est envisagé que le lanceur revienne se poser précisément à l'endroit choisi 20 minutes après avoir mis en orbite une navette. Il est noté qu'ils pourront être réusitilsés jusqu'à 1.000 fois chacun ! Peu à peu, une flotte de vaisseaux (habitées et cargo) sera constituée autour de la Terre. Puis..., lorsque la route vers Mars sera favorable (une fenêtre s'ouvre tous les 26 mois), le convoi entamera sa croisière (100.800 km/h entre les deux planètes).
Pour l'entrepreneur, il n'est pas question de s'embêter à bord ! " Afin de rendre ça attirant et d'augmenter la proportion de gens voulant vraiment partir, le voyage doit être amusant et excitant, écrit-il, on ne doit pas s'y sentir à l'étroit ou s'y ennuyer. "
Après, une fois les colons et leurs valises déposés, les navettes, qui se seront posées verticalement, pourront retourner sur Terre pour un nouveau chargement. SpaceX table sur 12 à 15 trajets pour chacune d'entre elles et jusqu'à 100 pour les vaisseaux-citernes.

Un projet qui n'est pas sans risques

Bien sûr, Elon Musk est conscient que cette entreprise comporte beaucoup de risques, " cela coutera beaucoup. Il y a de bonnes chances que nous ne réussissions pas, mais nous allons faire de notre mieux et essayer de faire autant de progrès que possible ".
Pour faire taire les sceptiques, le milliardaire rappelle que " en 2002, SpaceX se résumait à un tapis et un groupe de mariachi. C'était tout. Je pensais que nous avions au mieux 10 % de chance de réussir quoi que ce soit, c'est-à-dire simplement d'envoyer une fusée en orbite, sans parler d'aller plus loin et de prendre Mars au sérieux ". Cette fois, son rêve, qui est aussi celui de beaucoup d'êtres humains, est en passe de se réaliser : " je veux rendre Mars possible, donner le sentiment qu'il s'agit de quelque chose que nous pourrons faire de notre vivant ".
Avant que n'arrivent les pionniers martiens, il reste encore beaucoup de questions à résoudre, notamment celle de la santé des passagers exposés au vent solaire.

Pourquoi coloniser Mars et pas Vénus ou Mercure ?

Pourquoi Mars et pas Vénus ou Mercure ? Parce que la planète offre les conditions les plus supportables pour notre espèce au contraire des deux autres planètes rocheuses qui sont trop proches du Soleil. Certes, la température à sa surface est actuellement trop basse mais " nous pourrions la réchauffer, lui redonner une épaisse atmosphère " écrit Elon Musk, enthousiaste. Une terraformation complète n'est cependant pas pour tout de suite. Autrement, un potager sur Mars, c'est possible, comme cela a été démontré.

" Cela pourrait être très amusant d'être sur Mars car la gravité ne représente qu'environ 37 % de celle de la Terre, vous pourriez donc soulever des objets lourds et liés, explique à ses lecteurs le PDG de SpaceX. En outre, la journée est remarquablement proche de celle de la Terre. Nous devons juste changer les populations parce que nous sommes actuellement sept milliards de personnes sur Terre et aucune sur Mars ", conclut-il.

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