La délicatesse

Par Belzaran


Titre : La délicatesse
Scénariste : Cyril Bonin
Dessinateur : Cyril Bonin
Parution : Novembre 2016


« La délicatesse » est un roman de David Foenkinos. D’abord adapté au cinéma, voilà la bande-dessinée réalisée par Cyril Bonin. À lui de raconter pour la troisième fois l’histoire de Nathalie qui se plonge dans son travail après un deuil. Le tout est paru chez Futuropolis pour 94 pages de romance.

Une adaptation bien plate.

Nathalie a perdu son mari. Elle est devenue extrêmement froide et le travail est son refuge. Cela dépite son patron, qui a des vues depuis longtemps sur elle. Mais voilà qu’un employé suédois insignifiant va lui redonner peu à peu le goût à la vie.

Le film « La délicatesse » m’avait un peu gêné par son insistance à raconter qu’un homme moche n’avait pas le droit à une belle fille. La bande-dessinée insiste plutôt sur le manque de charisme de Markus. Malgré tout, il ne reste qu’une amourette peu intéressante et très convenue, sous forme de trio amoureux.

Comme pour beaucoup d’adaptation littéraire, l’auteur a du mal à se départir du texte. Du coup, on se mange des pavés de narration, pas très intéressants. Ce n’est que dans les dialogues que Cyril Bonin accepte d’enlever les récitatifs, et c’est pour mieux nous abreuver de paroles. Que c’est bavard ! À aucun moment l’auteur ne fait confiance à son dessin.

« La délicatesse » se révèle ainsi long et lourd, sans enjeux réels (puisque tout est cousu de fil blanc) ni émotion. Certes, le personnage de Nathalie, froid et distant, est voulu, mais ça n’explique pas notre indifférence face à ce qui lui arrive.

Au niveau du dessin, j’aime bien le trait de Cyril Bonin découvert dans « Amorastasia ». Ici, il y ajoute la couleur. Voulant être délicat, il ne joue que sur des couleurs pastel et des contrastes très légers. Du coup, les planches ne vivent pas, elles sont plates. Pas de noir, pas de couleurs tranchées, pas d’ambiance… Après la platitude du texte vient la platitude du dessin. Comme quoi, avoir un beau trait ne suffit pas ! Car au-delà des couleurs, Cyril Bonin peine avec ces scènes de dialogues ampoulées : ses mises en pages sont laborieuses et accumulent des gros plans pour caser tous les textes.

« La délicatesse » n’est pas au départ un texte particulièrement passionnant. L’adaptation en bande-dessinée est plutôt ratée puisque le dessin, la mise en scène et la narration ne parviennent pas à s’affranchir du roman. Du coup, on se retrouve avec un livre plat et peu touchant. Je compte sur Cyril Bonin de retrouver un sujet plus porteur pour la suite, car je l’ai connu plus en forme !