Paradoxe du singe savant

Publié le 18 juin 2017 par Réverbères
Si un singe tape indéfiniment et au hasard sur un clavier, il pourra « presque sûrement » écrire un texte donné. Ça prendra du temps (beaucoup de temps), mais il devrait y arriver. Cela s’appelle le paradoxe du singe savant. C’est un théorème passionnant et qui relativise quand même beaucoup de choses. Mais en fait, ce n’est pas de cela dont je veux parler. Mais de mon petit-fils !
Celui-ci n’est pas un singe. Loin de là… quoique, la suite de l’histoire en témoignera. Il se fait qu’Alexis (bientôt 4 ans) passe le week-end chez nous, accompagné de sa sœur Élise (1 an). Je ne sais pas si cela a un lien avec la suite, mais nous sommes allés – Alexis et moi – au cirque cette (chaude) après-midi. Un vrai cirque. Familial. Avec de beaux numéros et aussi des animaux (chevaux, lamas, bouc…) visiblement bien soignés et respectés.
Est-ce ce bon moment circassien qui a soudain rappelé à mon petit-fils, alors que sa sœur dormait désormais paisiblement, qu’il avait vu des singes lors d’un séjour familial ardennais il y a deux semaines ? Toujours est-il qu’il s’est transformé soudainement en singe ! C’est assez surprenant. Amusant, mais surprenant. Et au bout d’un temps, légèrement éreintant !
Bref, à un certain moment, je lui ai demandé de se calmer un peu. Je le lui ai dit en néerlandais. Il se fait que ses parents ont décidé – avec raison – de lui faire suivre sa scolarité (pour le moment, en 1re maternelle) en néerlandais. Moi qui ne suis pas très compétent en langues étrangères, du moins à l’oral, j’approuve pleinement ce choix qui permettra à Alexis de devenir un vrai bilingue (voire sans doute trilingue).
Assez naturellement finalement, Alexis m’a répondu en néerlandais ! Il m’a dit que les singes n’étaient pas calmes, car ils vivaient dans les arbres ! À vrai dire, heureusement que ma femme était à côté de nous pour me traduire cette phrase relativement simple, prononcée avec un vrai accent néerlandais !
Je ne crois vraiment pas que mon petit-fils soit un singe savant ! Il est juste un enfant de 4 ans, bien dans sa peau, avide de découvrir des tas de choses, et qui simplement grandit dans un univers linguistique pluriel et l’assume pleinement ! Quel bonheur !
Je ne veux pas dire ici que tous les enfants devraient suivre le même parcours. Quoique. Je sais simplement qu’un enfant qui, à 4 ans, peut passer d’une langue à une autre est un enfant qui – dans le monde actuel – a en lui une force incroyable. Et moi, en tant que grand-père « Papyllon », je m’émerveille. Et c’est bon.