Les poèmes après les poèmes semblables à des poèmes
et non semblables à des poèmes
ils dégagent un parfum de cuir étrillé
de métal chauffé : alors peut-être
ne pas écrire du tout ? ennui mortel !
on écrira sur ta tombe : « passant,
arrête-toi près de cette pierre
elle est pourrissante et au mot « Mon Dieu »
il n’est point de rime riche ni de main habile
ni de bouche ouverte – alors clos les paupières ».
Au loin grondent tchétchènes et aztèques
mais ici tout est blanc et paisible comme dans une pharmacie
parfois une ampoule tinte contre le comptoir
ou bien c’est une pièce qui roule
sur la faïence : où va-t-elle ? elle s’est couchée côté face
dans le coin où la gloire où le tonnerre des victoires
gronde dans le poème à bon escient ou pas.
*
The Poems After Poems
The poems after poems, they look like poems
and not like poems
there is a smell of threadbare skin from them
of heated metal – well, so what,
not write anymore? You’ll die of boredom!
They will put a stone with the inscription: “Passer-by,
stop at this grave,
it is all rotten, and for the appeal “O Lord”
there is no strong rhyme, neither skillful hand,
neither opened mouth – so at least close the eyes”.
In the distance, Chechens and Aztecs rumble
and here it is white and quiet as in a chemistry —
one moment vials tinkle on the counter,
another, a coin slips and rolls
across the tiles – but where to?! It landed on head
in the corner where the glory where the victorious thunder
rattle in verses in season and out of season
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Viktor Krivouline (1944-2001) – Poèmes après les poèmes (Les Hauts-Fonds, 2017) – Traduit du russe par Hélène Henry – Translated from Russian by Tatiana Bonch-Osmolovskaya