Les chercheurs ont mené une série d'expériences de laboratoire sur des cellules souches de cancer du sein humain. Ils rappellent les spécificités qui permettent à ces cellules souches cancéreuses de se développer et de se répliquer mieux que les cellules normales. En particulier, leur nombre accru de mitochondries, ces minicentrales cellulaires énergétiques qui confèrent leur puissance aux cellules. Les chercheurs rappellent aussi l'un des effets secondaires de l'antibiotique doxycycline, soit sa capacité à inhiber la production de protéines requises par les mitochondries et dont ils tirent profit ici : en effet, de précédentes recherches ont suggéré qu'en stoppant la production de protéines, la doxycycline pourrait tuer les cellules cancéreuses devenues alors incapables de produire de l'énergie. Au final, la recherche a examiné si 2 composés naturels (vitamine C et berbérine) et 6 molécules thérapeutiques (chloroquine (antipaludique), atovaquone, irinotecan, sorafenib, niclosamide, stiripentol) déjà approuvées pourraient tuer les cellules cancéreuses en inhibant leur production d'énergie par glycolyse, de manière encore plus efficace que la doxycycline. Voilà les principaux résultats :
La doxycycline réduit bien la capacité des cellules cancéreuses à utiliser différentes voies de production d'énergie en supprimant la production de protéines importantes pour la fonction mitochondriale ; Cet effet permet d'éliminer de nombreuses cellules cancéreuses, cependant certaines deviennent résistantes aux médicaments. Ces cellules résistantes à la doxycycline dépendent principalement de la voie de glycolyse pour la production d'énergie.
Tous les médicaments et les produits naturels contribuent à prévenir la division de ces cellules souches cancéreuses résistantes à la doxycycline. La vitamine C est le composé le plus efficace.
Les cellules souches cancéreuses apparaissent 4-10 fois plus sensibles à la vitamine C que les cellules cancéreuses non résistantes à la doxycycline.
Une nouvelle stratégie thérapeutique en 2 temps prometteuse : la conclusion est claire, la doxycycline peut tuer certaines cellules cancéreuses et rendre les autres dépendantes de la glycolyse. Cependant ces dernières cellules résistantes à la doxycycline sont alors sensibles aux produits naturels comme la vitamine C et certains médicaments dont la chloroquine. Bref une nouvelle stratégie thérapeutique en 2 temps apparaît prometteuse : 1) doxycycline pour cibler les mitochondries et 2) vitamine C (ou autre médicament) pour cibler la glycolyse.
Bien que tous ces nutriments et médicaments soient déjà approuvés, de nombreux essais restent nécessaires en particulier pour préciser la concentration permettant d'obtenir des effets similaires et sans toxicité.June 9 2017 doi: 10.18632/oncotarget.18428 Vitamin C and Doxycycline: A synthetic lethal combination therapy targeting metabolic flexibility in cancer stem cells (CSCs)