Bergson oppose naturel à artificiel, vie à matière, souplesse à rigidité, individu et instantané à généralité, émotion et passion à mécanique, drame et art à comédie. On rit lorsque le second terme a l'avantage.
Pour Bergson un monde d'individus laissés à eux-même serait un chaos de passions. Alors, la nature nous fait filer droit, suivre des règles. Nous sommes presque totalement apprivoisés, mais il demeure un besoin d'adaptation. Le rire apparaît lorsque l'on se prend trop au jeu de l'automate. Par contraste, l'art est une fenêtre sur la réalité du monde, sur notre naturel non civilisé.
Ici le rire est moquerie. Il n'est pas une science exacte. Il peut être injuste. Il est toujours un peu désagréable. "Le rire est avant tout une correction (...) La société se venge, par lui, des libertés que l'on a prises avec elle."