Avant d’être Wonder Woman, elle s’appelait Diana (Gal Gadot), princesse des Amazones, entraînée pour être une guerrière impossible à conquérir. Un jour, un pilote américain (Chris Pine) s’écrase sur l’île paradisiaque où elle vit, à l’abri des fracas du monde. Lorsqu’il lui raconte qu’une guerre terrible fait rage à l’autre bout de la planète, Diana quitte son havre de paix, convaincue qu’elle doit enrayer la menace. En s’alliant aux hommes dans un combat destiné à mettre fin à la guerre, Diana découvrira toute l’étendue de ses pouvoirs… et son véritable destin.
Réalisé par Patty Jenkins, à qui l’on doit notamment le film Monster (qui a valu à Charlize Theron un Oscar en 2004), Wonder Woman est le quatrième opus du DCEU (DC Extended Universe), après Man of Steel, Batman v Superman et Suicide Squad. Un nouvel épisode, certes perfectible, mais néanmoins particulièrement flamboyant, qui fait rapidement oublier la déception procurée par les deux précédentes réalisations.
Si Wonder Woman est une franche réussite, c’est avant tout grâce à l’interprétation absolument étincelante de Gal Gadot. Non seulement l’actrice israélienne incarne sans défaillir la super-héroïne, tant sur le plan physique que psychologique, mais elle lui confère également une belle sensibilité. Une sensibilité qui s’exprime à merveille dans son rapport aux autres, le personnage se montrant à la fois drôle, naïf et touchant, sans pour autant manquer de charisme et de férocité dans les séquences d’action. L’illustration parfaite de cette dimension si particulière étant certainement la scène du « No Man’s Land » (ainsi que tout ce qui l’amène), séquence incroyablement iconique qui révèle au grand jour la toute puissance de Diana/Wonder Woman, sans occulter son extrême compassion. Aussi impressionnante sur le plan visuel qu’épique au niveau sonore, la scène constitue à n’en pas douter l’un des moments forts d’un long-métrage qui en compte beaucoup. Il faut dire que si la mise en scène de Patty Jenkins, virevoltante et généreuse en ralentis, ressemble à s’y méprendre à celle de Zack Snyder, elle apparaît ici parfaitement appropriée pour rendre hommage au style gracieux de la guerrière.
Au rang des éléments contribuant à rendre instantanément iconique le personnage, il faut encore ajouter – en plus de Gal Gadot et de la mise en scène – la superbe composition musicale de Rupert Gregson-Williams. Déjà à son aise dans Tu ne tueras point l’année dernière, le compositeur parvient à nouveau ici à introduire de magnifiques thèmes, tous en phase avec l’univers. Sans parler de celui si emblématique créé par Hans Zimmer dans le précédent film, et remanié pour celui-ci. Dans un registre purement technique, on regrettera toutefois l’inégalité visuelle de l’ensemble, certaines scènes se révélant absolument somptueuses alors que d’autres étant tout bonnement indignes d’un projet de cette envergure. En dehors des affrontements, les scènes nocturnes manquent ainsi nettement d’éclat, les rendant difficilement lisibles la plupart du temps. De même que les effets spéciaux sont parfois assez discutables, voire carrément médiocres, d’un point de vue qualitatif. Sur le fond, le film est, en revanche, plutôt convaincant. Si la structure narrative est extrêmement classique, et donc tout sauf originale, elle s’avère en effet particulièrement efficace, faisant notamment la part belle à l’héroïne.
L’introduction un peu laborieuse apparaît ainsi infiniment nécessaire pour installer solidement le personnage, et justifier/impacter toutes ses décisions futures. Source d’humour et d’émotion, la naïveté de Diana ne dessert jamais le propos du film mais lui donne, au contraire, toute sa singularité. En parlant d’humour, celui-ci est plutôt bien dosé (en plus d’être cohérent par rapport au récit) et parvient souvent à faire mouche sans jamais désamorcer les enjeux. Preuve que légèreté et profondeur peuvent tout à fait cohabiter au sein d’un blockbuster de super-héros. L’intérêt du scénario réside aussi dans sa capacité à mettre en lumière une femme forte et intelligente dans une société où la gente féminine est totalement reléguée au second plan. En cela, le film est une vraie réussite. Pour autant, le scénario n’échappe pas à quelques facilités et maladresses, notamment dans sa façon d’introduire l’antagoniste suprême. Globalement, on déplorera aussi le peu de risque pris dans la narration. Enfin, mention spéciale pour conclure à l’ingéniosité et la puissance dramatique de l’échange final entre Diana et Steve (excellent Chris Pine).
Flamboyant, spectaculaire, drôle et touchant, Wonder Woman s’impose donc comme un blockbuster de super-héros extrêmement convaincant. Porté par une Gal Gadot éblouissante, le film séduit par la candeur et la détermination de son héroïne, ainsi que par ses nombreuses séquences iconiques. Autant de qualités qui amoindrissent nettement les quelques maladresses techniques et scénaristiques dont souffre le long-métrage.