DOULEUR CHRONIQUE : Le partenaire fait autant que le médicament – Psychological Science

Publié le 15 juin 2017 par Santelog @santelog

Un adulte sur cinq sera diagnostiqué avec une douleur chronique au cours de sa vie. Cette étude de l'Ohio State, -qui rend hommage au rôle crucial du proche ou de l'aidant familial- montre combien les réponses au quotidien des conjoints à la douleur chronique de leurs partenaires prédisent leur capacité future à mieux " fonctionner " dans la vie, c'est-à-dire à reprendre leurs activités quotidiennes et à regagner en qualité de vie. Des conclusions présentées dans la revue Psychological Science, sans grande surprise certes, mais qui rappellent l'impact considérable de l'empathie et du soutien des proches sur les résultats de santé. L'idée aussi que notre environnement social affecte notre santé de manière progressive, à travers les hauts et les bas de la vie quotidienne...

La dynamique des interactions quotidiennes des conjoints influence en effet directement le fonctionnement physique d'un partenaire malade et sa récupération au fil du temps, de multiples manières, par la meilleure observance du traitement, une meilleure adaptation si besoin du cadre et du mode de vie, de l'alimentation par exemple, ou encore un soulagement dans l'accomplissement des tâches ménagères.

Cette étude a examiné l'association entre la réactivité et la présence quotidienne des conjoints auprès de 152 partenaires, ici atteints d'arthrose sévère, et les évolutions dans la fonction physique de ces partenaires sur une durée de 18 mois. Les chercheurs ont émis l'hypothèse que la mesure dans laquelle les conjoints font montre d'empathie ou au contraire d'indifférence voire de maltraitance ou de sanction en réponse à la douleur de leurs partenaires serait associée au bien-être physique des partenaires au fil du temps. Précisément, les partenaires auxquels les conjoints apportent soutien, affection et attention émotionnelle devraient présenter une amélioration du fonctionnement quotidien alors que ceux dont les conjoints poursuivent à l'identique leurs activités sans trop se soucier de la douleur de l'autre voire adoptent des comportements punitifs présenteraient un fonctionnement dégradé et une baisse d'autonomie au fil du temps. Les participants ont été interrogés tous les jours durant 22 jours sur le niveau de douleur exprimée par leur partenaire, qui eux ont évalué le degré de réponse et de présence bienveillantes de leurs conjoints. Enfin, les chercheurs ont évalué la fonction physique des patients dont l'équilibre, la démarche, la vitesse de marche et la capacité à se lever seul d'une chaise au début de l'étude, à 6 mois puis à 18 mois.

une réponse bienveillante et un comportement empathique, au quotidien à la douleur du conjoint lui apporte une meilleure amélioration de la fonction physique à 6 et 18 mois. Des résultats qui peuvent sembler évidents mais qui sont novateurs car ils lient pour la première fois des modèles comportementaux des proches à la récupération du patient. Ici, l'équipe constate que les patients atteints d'arthrose dont les conjoints étaient plus empathiques dans les interactions quotidiennes voient leur fonction physique s'améliorer plus et plus vite au fil du temps : ces patients regagnent un meilleur équilibre, marchent plus rapidement et parviennent à se lever tout seuls. " Quand les conjoints " sont là " , leurs partenaires vont mieux : Un modèle de réactivité empathique donc à encourager et quelle que soit la pathologie bien sûr " .

via American Psychological Association 12-Jun-2017 Spouses' daily responses to partners' pain linked with later functioning

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