En 2015, dans le monde, 107,7 millions d'enfants et 603,7 millions d'adultes étaient obèses. La prévalence de l'obésité a ainsi doublé dans plus de 70 pays depuis 1980 et suit une hausse continue dans la plupart des autres pays. Aujourd'hui, l'obésité affecte 5% de tous les enfants et 12% des adultes. Dans toutes les tranches d'âge, sa prévalence est plus élevée chez les femmes.
Cette hausse des taux d'obésité dans le monde implique une sérieuse mise en garde : un simple surpoids peut déjà déclencher une gamme de maladies. Une sensibilisation nécessaire pour lutter aussi contre le " laisser-aller " de l'excès de poids à l'obésité et jusqu'à l'obésité morbide. De cette analyse des données de la fameuse étude mondiale Global Burden of Disease study, qui évalue ici dans le New England Journal of Medicine, l'importance et l'évolution de cette transition du surpoids à l'obésité, on retiendra le chiffre de 4 millions, oui 4 millions de décès en 2015 directement liés à l'obésité.
Les chercheurs de nombreux instituts de recherche dont l'Institute for Health Metrics and Evaluation (IMHE), basé à l'Université de Washington (Seattle) ont analysé les données de 68,5 millions de personnes pour évaluer ces tendances de prévalence du surpoids et de l'obésité chez les enfants et les adultes entre 1980 et 2015. Ces fardeaux ont été quantifiés principalement via les données d'Indice de masse (IMC), selon l'âge, le sexe, la cause dans 195 pays entre 1990 et 2015 (un IMC compris entre 25 et 29,9 correspond à un surpoids et > 30 à une obésité). Ensuite, les chercheurs ont évalué le lien entre un IMC malsain et les problèmes de santé dont les maladies cardiovasculaires, le diabète et le cancer.Cette analyse révèle que,
-en dépit des efforts de santé publique, l'obésité augmente dans presque tous les pays à la fois chez les adultes et les enfants.
-Le taux d'augmentation de l'obésité est plus élevé chez les enfants, montrant l'urgence d'interventions pour stopper et inverser la tendance afin d'éviter un taux de décès prématurés associés élevé.
-La prévalence de l'obésité a doublé dans la plupart des pays au cours des 30 dernières années.
-Enfin, un IMC élevé est directement corrélé à 4 millions de décès dans le monde, dont 40% chez des personnes en surpoids mais pas encore obèses,
cela suggère qu'un " simple " surpoids est déjà un facteur de risque majeur de décès.Le surpoids presque aussi dangereux pour la santé que l'obésité : l'examen de l'effet de l'IMC élevé sur les résultats en matière de santé par " tranche de 5 unités d'IMC " révèle précisément que :
-L'IMC élevé a contribué à 4 millions de décès en 2015,
-l'IMC élevé a contribué à la perte de 120 millions d'années de vie d'incapacité,
39% des décès et 37% des années d'incapacité concernent des personnes d'IMC <30, c'est-à-dire qui ne sont pas obèses,
-les maladies cardiovasculaires restent la principale cause de décès et d'incapacité, elles entraînent chaque année 2,7 millions de décès et 66,3 millions d'années de vie avec incapacité ;
-le diabète est la deuxième cause de décès (0,6 million) et d'incapacité (30,4 millions d'années),
Un IMC normal de 20 à 25 reste associé au risque de décès le plus faible.Cette étude impressionnante démontre que la prévalence de l'obésité augmente dans le monde entier chez les enfants et les adultes et lance un signal fort : un IMC correspondant à un surpoids et " pas encore " à une obésité est déjà un facteur majeur de maladie chronique et de décès. Il existe un besoin urgent d'interventions efficaces pour s'attaquer au surpoids comme à l'obésité, sinon, le fardeau de l'obésité sera pour la Santé publique de notre siècle ce que le tabagisme était au siècle précédent.
The New England Journal of Medicine June 12 2017 The GBD 2015 Obesity Collaborators Health Effects of Overweight and Obesity in 195 Countries over 25 Years
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