Comprendre ces changements dans la méthylation de l'ADN, un processus épigénétique qui régule la façon dont les gènes sont " allumés " ou " éteints " , pourrait contribuer au développement d'approches plus efficaces pour prévenir ces problèmes. Les chercheurs britanniques analysent ici les données génomiques de la cohorte ALSPAC ( Bristol's Avon Longitudinal Study of Parents and Children ) afin de mieux cerner l'association entre la méthylation de l'ADN à la naissance et le développement de troubles du comportement entre les âges de 4 et 13 ans. Les chercheurs ont pris en compte et évalué l'influence des facteurs environnementaux dont l'alimentation maternelle, le tabagisme, la consommation d'alcool et l'exposition à des événements stressants. L'analyse révèle que,
-dès la naissance, les modifications épigénétiques de 7 sites de l'ADN font la différence entre enfants à troubles et enfants exempts de troubles du comportement.
-Certaines de ces différences épigénétiques s'avèrent associées à des expositions prénatales, telles que le tabagisme et la consommation d'alcool maternels pendant la grossesse.
Un gène clé, MGLL, qui présente les changements épigénétiques les plus importants , est déjà connu pour son rôle dans la récompense, la dépendance et la perception de la douleur. Une découverte " remarquable " alors que de nombreuses recherches ont suggéré l'association entre troubles du comportement et abus de substances. De plus, il existe des preuves d'association entre l'engagement dans un mode de vie antisocial et une plus grande tolérance à la douleur. Enfin, des différences épigénétiques, mais plus légères, sont également observées sur des gènes précédemment associés à l'agression et au comportement antisocial.
Il y a 3 implications majeures à cette étude :-en pratique, l'étude rappelle les effets néfastes, sur le développement de l'Enfant, d'une exposition maternelle au tabagisme et à l'alcool,
-ensuite, elle confirme l'influence de facteurs environnementaux in utero,
-enfin, elle désigne de nouveaux marqueurs de risque, qui, en combinaison avec les gènes de susceptibilité déjà documentés, pourront contribuer à une prévention du développement de ces troubles chez les enfants à risque élevé.
Development and Psychopathology 09 June 2017 DOI: 10.1017/S095457941700092X Neonatal DNA methylation and early-onset conduct problems: A genome-wide, prospective study