Ces changements de signalisation cérébrale dans des zones spécifiques du cerveau au cours de la vie pourraient expliquer la baisse de plasticité cérébrale avec l'âge. C'est ce que suggère cette équipe de l'Université de Miami après décryptage de centaines de scans par IRMf. Mais ces travaux, présentés dans le Journal of Neuroscience, montrent également comment le cerveau " compense " avec l'âge, certaines zones s'activant pour combler la baisse d'activité d'autres régions du cerveau. Tout est donc "là" pour limiter le déclin cognitif.
Le cerveau est un organe complexe doté d'un réseau de cellules nerveuses, ou de neurones, permettant la production de la pensée, de la mémoire, de l'action et du sentiment. Si comprendre comment ce système évolue de l'enfance à la fin de la vie restera un défi pour de nombreuses années encore, ces travaux qui identifient des variabilités d'activité des différentes zones cérébrales avec l'e vieillissement, laissent espérer la possibilité, dans l'avenir, de maintenir des réponses comportementales optimales, en dépit de l'âge.
Ces psychologues de Miami ont passé en revue des centaines de scans obtenus par IRM fonctionnelle issus de 2 bases séparées, pour apprécier la variabilité des signaux cérébraux avec l'âge et selon les zones du cerveau. Ces scans cérébraux ont été réalisés chez des participants, âgés de 6 à 86 ans, tous en " état de repos " , c'est-à-dire non engagés dans l'accomplissement d'une tâche particulière. Cet état de repos a permis d'apprécier " la variabilité de base " de l'activité cérébrale, c'est-à-dire de regarder essentiellement l'organisation intrinsèque du cerveau sans stress ou stimuli et, à travers les tranches d'âge, la façon dont cette organisation change tout au long de la vie. Les chercheurs parviennent en effet à percevoir comment les zones du cerveau changent d'un moment à l'autre de la vie et comment ces changements dessinent un modèle selon l'âge et les participants. Leurs données révèlent qu'au lieu d'une diminution globale de la variabilité avec le vieillissement, le cerveau présente des différences locales, certaines zones accusant une augmentation de la variabilité ou de l'activité avec l'âge, d'autres régions une diminution.
au fur et à mesure que certaines zones du cerveau deviennent plus variables, elles compensent d'autres zones du cerveau dont l'activité diminue, expliquent les auteurs. Des modèles de variabilité dans les signaux du cerveau qui préservent la capacité de répondre aux défis de l'environnement et qui ont un impact très probable sur le comportement. Un système naturel de compensation : Des résultats qui ont des implications pour la recherche sur le développement du cerveau et son vieillissement, mais aussi sur les mécanismes qui sous-tendent les changements de comportement tout au long de la vie.
The Journal of Neuroscience 31 May 2017, 37(22)5539-5548;DOI: https://doi.org/10.1523/JNEUROSCI.3408-16.2017 Moment-to-Moment BOLD Signal Variability Reflects Regional Changes in Neural Flexibility across the Lifespan
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