En effet, ne bénéficiant pas de ces traitements de conservation, les personnes atteintes du sida ne peuvent prétendre être présentées à leurs proches lors d’une exposition en chambre funéraire.
Voici donc plusieurs années que les collectifs alertent les autorités et réclament la levée de cette interdiction, soulignant qu’à ce jour, aucun cas de contamination n’a été relevé dans le secteur funéraire.
Les promesses des politiques, ministres et présidents, se sont accumulées, sans grand effet, alors qu’en parallèle des entités aussi importantes que le Conseil national du sida et des hépatites virales, l’Inspection générale des affaires sociales, le Défenseur des droits et le Haut conseil à la santé publique conseillaient d’abolir cette proscription. Ministre de la Santé sous la présidence de François Hollande, Marisol Touraine a œuvré pour accélérer le processus.
Réglementations sanitaires accrues pour les thanatopracteurs, vaccination obligatoire contre l’hépatite B, information des proches, mesures techniques renforcées dans le cadre des funérariums, … les législateurs ont même avancé une interdiction de pratique des soins à domicile afin d’éviter les problèmes d’hygiène, neutralisés dans l’espace des chambres funéraires aseptisées ; cette proposition a très vite été refusée par plusieurs députés de toutes orientations via un amendement.
De fait cette perspective n’enchantait guère les opérateurs funéraires, souvent confrontés au traitement des personnes décédées dans leur foyer. Outre la perte d’un champ d’activité important, ces derniers ont toujours exprimé leurs craintes face à une éventuelle contagion. Ainsi nombreux sont les agents qui ont dû se soumettre à une trithérapie d’urgence, après une coupure accidentelle lors d’une manipulation.