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Gestation pour autrui, un débat porteur

Publié le 25 juin 2008 par Mcabon
Un groupe de travail sénatorial vient de publier un rapport sur la gestation pour autrui (GPA), plus communément reconnue sous les termes "mère porteuse". Il propose la légalisation de cette pratique dans notre pays. Ce débat que j'appelais de mes voeux dans ce post il y a plusieurs mois puis dans celui-ci  a le mérite de voir le jour en France. Les arguments sont nombreux de part et d'autre. La révision des lois de bioéthique qui entreront en révision l'an prochain au parlement sera l'occasion d'un profond débat républicain dans notre pays.

Gestation pour autrui, un débat porteur

Arguments favorables

  • Une mise à niveau de la France. De nombreux pays européens ou non permettent l'utilisation de la gestation pour autrui, en particulier la Grande-Bretagne

  • Encadrer cette technique permet d'en éviter les abus dont notamment « l'achat » d'une période de gestation d'une femme à l'étranger. Les montants concernés portent sur plusieurs dizaines de milliers d'euros

  • Du fait de ce prix élevé, les plus pauvres ne peuvent recourir à cette technique. C'est donc un argument égalitaire qui prévaut

  • Les possibilités liées à la Fécondation In Vitro, en particulier les dons d'ovocytes ne sont pas la panacée et reposent sur une injustice. En particulier celle de la « double colonne » : un couple souhaite un don d'ovocyte. Or il y a aujourd'hui un manque de donneuses par rapport aux demandes. S'il arrive au Cecos avec une donneuse de ses connaissances, sans que l'ovule ainsi donné lui revienne, il sera prioritaire pour les prochains dons

  • La pression sociale est forte dans notre société pour que les couples aient des enfants, considérés comme l'aboutissement le plus profond de l'amour dans de nombreux cas

 Arguments défavorables

  • Le droit à l'enfant n'existe pas. En ce sens le débat sur la gestation pour autrui est d'une autre échelle que celui sur l'interruption volontaire de grossesse

  • De plus, c'est l'intérêt de l'enfant qui doit primer en toute circonstance (ce qui n'est pas d'ailleurs un argument empêchant une évolution positive de la législation sur la gestation pour autrui)

  • La législation française n'a pas à s'accommoder des législations des pays limitrophes

  • De nombreux risques existent notamment celui de la marchandisation de l'être humain, en l'occurrence de la mère porteuse

  • On mesure peu encore les conséquences sur le développement psychologique de l'enfant ainsi conçu

  • De nombreuses questions sur la responsabilité de la femme enceinte, qui porte donc un enfant autre que le sien au sens génétique, se posent. Que se passerait-il si elle remplissait mal son rôle (en fumant, en buvant…) ? Quelles sont les contreparties du « contrat » ainsi signé ?

  • Qu'en est-il du droit de dédit ? C'est-à-dire la possibilité pour la gestatrice de revenir sur sa décision de donner l'enfant ?

En savoir plus sur le net

- Une émission de C'est dans l'air sur le sujet

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