Pour la deuxième fois en un peu plus de quinze jours, l’Espagne a battu la Russie par trois buts d’écart et renvoyé la Russie à l’âge de pierre. Dimanche les Ibériques disputeront contre l’Allemagne leur première finale d’Euro depuis 1984.
Pour reprendre les grands clichés du football, les Espagnols en voulaient plus que les Russes si l’on veut résumer à cela cette seconde demi-finale.
D’aucun pensait pourtant que ce deuxième Espagne-Russie de la compétition serait une copie conforme au match de poule remporté 4-1 par la bande à Villa. Et si 3-0 semble un score large qui ne souffre d’aucune contestation, on peut difficilement penser que les Russes ont été totalement à côté de leurs pompes. Ne serait-ce pas qu’il y avait 0-0 à la mi-temps. De là à dire qu’ils ont été à la hauteur, faut pas pousser…
Volontaires, accaparant le ballon, le récupérant même par moments dans le camp adverse, les Espagnols prenaient le match par le bon bout, même si les occasions n’étaient pas légion. Marcos Senna livrait à nouveau un travail colossal tandis qu’Iker Casillas attendait sereinement le premier tir cadré en sa direction. Moins en vue que lors de la première rencontre, David Villa combinait assez justement avec Fernando Torres (dont une jolie frappe en pivot dès la 5è) avant de se blesser et de céder sa place à Cesc Fabregas peu après la demi-heure de jeu. Le joueur de Valence ne devrait pas pouvoir disputer la finale dimanche soir.
Sur son côté droit, Sergio Ramos avait toute la latitude à apporter le surnombre et ses tripotages de balles intempestifs tant l’opposition défensive et offensive de Zhirkov semblait anecdotique.
Côté russe on attendait énormément d’Archavin depuis le quart de finale contre les Pays-Bas (3-1 a.p), l’enjeu, la rumeur du transfert à Barcelone pour 17 millions d’euros, l’orage, la pluie, la position des étoiles que sais-je ont fait de la nouvelle starlette du football un joueur moyen ne pesant absolument pas dans le jeu de son équipe dans les 40 derniers mètres. Pavlyuchenko (à peu près le seul bon russe hier soir) ratait quant à lui l’ouverture du score avant la mi-temps, mais San Iker n’eut pas à brûler un premier joker « arrêt classe mondial » puisque ce tir ne fut toujours pas cadré (34è).
À la mi-temps, les deux équipes sont dos-à-dos, mais l’on devine clairement l’Espagne l’emporter à moins que la Russie ne se décide à commencer son match.
L’apport de Fabregas…
Si les Russes reviennent avec de meilleures intentions pour la seconde période avec un placement plus haut, les ardeurs de Guus Hiddink sont vites rafraîchis par l’ouverture du score par la Roja sur un mouvement trop peu vu cette année à Barcelone entre Inesta et Xavi. Le premier se jouait de Saenko, Semak et Anyukov avant de centrer aux six mètres pour le second qui devançait la sortie d’Akinfeev et le tacle d’Ignashevitch (50è). La machine à baffe ibérique se met en route avec la réorganisation tactique en 4-5-1 pour incorporer Fabregas. C’est d’ailleurs le Gunner qui trouve Güiza (une louche avec une touche de balle). Le Colchoneros enchaîne contrôle poitrine et petit lobe extérieur du droit pour inscrire là son premier but dans l’Euro. Fabregas qui trouvera également Silva 10 minutes plus tard pour un 3-0 des familles. L’absence de Kolodin fait-elle à ce point porter un lourd fardeau défensif à ses coéquipiers ?
L’entrée de Fabregas et la sortie de Villa change tout également. En 4-4-2 l’Espagne aurait pu galérer davantage. Mais quelque part sa blessure enlève une aiguille dans le pied de Luis Aragones : Comment se passer de Villa pour intégrer Fabregas sans froisser les médias et personne dans le vestiaire : Une blessure.
Ainsi Dimanche soir au Ernst-Happel Stadion, Allemands et Espagnols se disputeront le treizième Championnat d’Europe des Nations. Rayon historique en 19 confrontations, la Mannschaft mène 8 victoires à 5 pour 6 nuls. La dernière confrontation remonte à 2003 où à Palma de Mallorca les locaux avaient disposé des germains 3-1 en amical. La dernière fois que ça a comptée pour autre chose que du beurre, c’était dans le groupe C de la coupe du monde 1994 qui avait donné 1-1. Les buteurs ? Goicoechea pour l’Espagne et Klinsmann pour l’Allemagne.
La grande question existentielle sera de savoir si l’Espagne pourra gérer un événement comme une finale, chose qui ne lui est plus arrivé au plus niveau depuis 1984…
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