Les larmes de tarzan

de Katarina Mazetti
Roman – 265 pages
Editions Gaïa – octobre 2007

Mariana est une mère de famille surmenée et sans le sou. Le père est parti, psychiatriquement instable, il est suivi médicalement. A la maison, le frigo est vide, c'est chaque jour très difficile d'avoir de quoi préparer les repas de ses deux enfants. Alors, quand elle tombe sur Janne, un jeune homme pété de thunes, elle a autre chose à faire que de remarquer qu'une histoire d'amour pourrait les lier... Eux deux... Elle, mal fagottée au possible, qui fait ses courses au centimes près, et lui, évoluant dans des sphères mondaines, entourée d'une quantité de fraîches top models
sublissimes...

Ca pourrait se passer en Angleterre, en France, mais l'histoire prend place en Suède, pays que l'on prend rarement comme décor pour y faire évoluer une famille qui galère. Quelques similitudes avec l'héroïne du récemment lu "La guerre des légumes"...

Extrait :
"Belle a été conçue un soir quand nous n’avions même pas deux pièces d’une couronne pour le distributeur de préservatifs tant nous étions pauvres. C’est tellement bête que c’est gênant à dire. Et quand j’ai été enceinte de Billy, nous n’avions pas assez d’argent pour aller consulter et enfin apprendre ce que c’était, toutes ces nausées. "

Car oui, l'histoire a beau être souvent drôle avec des personnages hauts en couleurs, le roman n'en est pas moins grave par moments, avec des aspects très réalistes, et, sous-jacents, l'écart et l'ignorance entre la Suède d'en haut et celle d'en bas... Et puis, la sensibilité de l'écriture de Katarina Mazetti se révèle vraiment lors des chapitres où elle donne voix à un des enfants de Mariana, avec une candeur, un regard pertinent, touchant.

Un livre dont les pages rosées se lisent agréablement pour s'oublier peut-être assez facilement ensuite...

L'avis, plus qu'enthousiaste, de Clarabel - Chez Clarabel [2]

"Pas du tout du Stagnelius pur jus" - Cunéipage