Magazine Société

Des candidats aux législatives françaises contre l'extrême-pauvreté en Afrique

Publié le 11 juin 2017 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Rédacteurs et stagiaires: cliquez sur cette barre pour vous connecter en back-office de la rédaction! Recherche par tags (mots-clés) Recherche d'évènements (agenda) C'est à la terrasse d’un café, que Pierre Jothy avait donné rendez-vous à Soukaïna Larabi, candidate aux élections législatives en Isère (Ensemble pour gagner). Depuis le début des campagnes électorales, le jeune ambassadeur de l’ONG One multiplie les rencontres politiques. Son objectif? Convaincre les élus à Grenoble de s’engager contre l’extrême-pauvreté en Afrique.

À l’arrivée de Soukaïna Larabi, le jeune étudiant de 20 ans à Sciences Po Grenoble, lui explique minutieusement les missions de l’ONG. Et la réponse de la candidate est clairement favorable: "Les projets portés par One sont des valeurs qui me tiennent à cœur depuis toujours. La lutte contre les inégalités est justement la raison pour laquelle je me suis engagée en politique. Quand Pierre Jothy m’a proposé de signer, je n’avais donc aucune raison de dire non!" affirme la juriste en droit public.

En France, 54 candidats aux élections législatives se sont d'ores et déjà engagés avec cette organisation humanitaire.

"En tant que député(e), je m'engage à lutter contre l'extrême-pauvreté", mentionne la charte signée par les candidats. Avant l’élection d’Emmanuel Macron, Pierre Jothy avait déjà interpellé les 11 candidats à la présidentielle, par le biais des réseaux sociaux. Au nom de One, il leur proposait de s’engager en faveur des réformes proposées par l’ONG. Et parmi elles, l’augmentation de l’aide publique au développement (APD) en Afrique.

Actuellement, l’aide publique française ne s’élève qu’à 0,3% de la richesse nationale. L’ONG entend l’augmenter à 0,7% du revenu national brut (RNB); une promesse qu’Emmanuel Macron s’est engagé de tenir à l’horizon 2025. L’objectif des 0,7% est d’ailleurs prévu par les Objectifs du Millénaires pour le Développement, adoptées par les Nations unies en septembre 2000. En ce sens, diverses ONG estiment qu'il aurait d'ores et déjà du être atteint...

Pour renouer avec la solidarité internationale, plus d'une cinquantaine de jeunes ambassadeurs français ont été recrutés bénévolement par l’ONG. Débrouillards, ils ont aussi une bonne connaissance des réseaux sociaux. "J’aime le projet de One, car il propose un moyen simple et concret de s’engager pour une cause internationale, tout en restant vivre à Grenoble", explique Pierre Jothy. Avec l’appui de l’ONG, il est chargé de contacter les représentants politiques, qui feront à leur tour entendre la voix de One au Gouvernement et au Parlement. Les législatives sont un enjeu de taille pour l'ONG. En effet, alors qu’Emmanuel Macron s’est engagé avec l’ONG, il s’agit désormais de convaincre les députés. "Il est primordial de créer une cohérence et un consensus entre le pouvoir exécutif et législatif sur les questions de solidarité internationale", explique le jeune ambassadeur.

En tant que contre-pouvoir, les députés s’assurent que le gouvernement respecte bel et bien ses engagements. Ils sont surtout les premiers concernés par le budget alloué aux aides internationales. En signant l’appel de One, les députés s’engagent à formuler des amendements lors du vote du budget de l’APD.

Mais les missions de l’ONG ne s’arrêtent pas à la signature de la charte. Il s’en suit un réel travail d’accompagnement tout au long du processus législatif.
Ce travail de réflexion - entre les membres de One et les députés - portera notamment sur les questions de financement de l’APD. La lutte contre la corruption et contre l’évasion fiscale en Afrique pourrait être des débuts de réponse. À l’instar de Soukaïna Larabi, Michel Destot (PS) a affirmé, lors de son entretien avec Pierre Jothy, soutenir la taxation des flux financiers. La taxe sur les transactions internationales permettrait dès lors d'ouvrir de nouvelles sources de financements pour augmenter l'aide publique au développement. "Il a été plutôt facile de convaincre les candidats car la solidarité internationale est un enjeu qui transcende le jeu des partis", estime Pierre Jothy. En général, les candidats ont réservé un accueil chaleureux aux jeunes ambassadeurs: "Je suis très heureuse de l’initiative portée par l’ONG, elle est la preuve que la jeunesse s’engage de façon pertinente et durable", confie Soukaïna Larabi.

Finalement, One rappelle aux candidats et aux citoyens que l’enjeu des élections ne repose pas seulement sur la vie publique du territoire national. En tant que cinquième puissance mondiale, la France a une large responsabilité à l’étranger et tout particulièrement en Afrique, un continent avec qui elle partage une histoire commune. Et la protection des droits de l’Homme demeure un principe et un devoir fondamental du travail parlementaire.

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Podcastjournal 108031 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazine