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A quelques jours des élections législatives, l’état d’esprit du vote à tout prix persistait tout en étant il est vrai plus mesuré, les sondages donnant gagnant les candidats de La République en marche. Il en était de même lors du second tour des élections présidentielles, toutefois avec les exemples des élections américaines et le Brexit, les politiques et les médias n’avaient pas voulu prendre de risque et avaient tout fait pour laisser croire jusqu’au bout que notre démocratie était en danger.
Avoir absolument voulu présenter Macron et son gouvernement comme des "messieurs Propre" de la politique comportait des risques qui n’ont pas attendu longtemps pour s’étaler au grand jour. On a déjà parlé ici du comportement du président Macron vis-à-vis des journalistes. On apprend maintenant que son ministre de la Justice, François Bayrou tente d’influencer la direction de Radio France, pour lui "suggérer" de ne pas passer une émission mettant en cause la probité de son parti… rien que cela. Interrogé, François Bayrou ose répondre qu’il n’a pas agi en ministre mais en tant que citoyen! De qui se moque-t-on?
On apprend aussi que le programme du nouveau gouvernement dirigé par un homme de droite compte faire perdurer l’état d’urgence instauré par l’ancien Premier ministre socialiste, jusqu’au 1er novembre 2018.
On apprend que nombre d’assistants parlementaires européens sont soupçonnés d’avoir en réalité travaillé pour le parti d’où sont issus leurs députés; que certains des candidats députés de La République en marche (intronisé "parti de l’honnêteté et de la probité en politique" - comme si ces mots pouvaient s’associer) ont menti dans leur dossier sur d’éventuelles condamnations judiciaires - quelle surprise! - et de découvrir que les candidats issus de la société civile ne sont pas forcément plus vertueux que des politiciens chevronnés.
Mais revenons sur ces élections législatives du jour. Il faut en effet lire les profils des candidats. A croire, qu’ils sont tous jeunes et sans expérience politique, comprenez qu’aucun n’a eu le temps de détourner de l’argent public. Désormais, il semblerait que pour être élu, il soit nécessaire d’être juvénile et sans expérience. Et même ceux qui sont de vieux routiers de la politique arriveront à trouver la formule pour tenter de vous convaincre qu’issus de la province, ils n’ont pas l’expérience des Parisiens et que par conséquent eux aussi, sont immaculés en politique. Mieux encore, il y a ceux qui encore jeunes, se présentent à la députation, prenant la place de députés parfois en poste depuis plus de 20 ans, en le gardant comme suppléant.
La politique reste la politique. Pourquoi vouloir faire croire que l’on peut faire celle-ci différemment avec d’autres personnes? Que ce soit sous l’autorité de vendeurs d’utopies de tout poil dont la couleur politique n’est que secondaire, les hommes et les femmes restent les mêmes devant l’attrait et la fascination du pouvoir. Pourquoi ne pas l’assumer, assumer cette nature humaine qui est la nôtre et mettre en place des contre-pouvoirs pour justement limiter les excès de cette même nature. Cela nous ferait gagner du temps, sachant que celle-ci est quand même la même depuis plusieurs milliers d’années. Encore une fois, ce n’est pas les hommes et les femmes qui doivent retenir notre attention mais plutôt les institutions qui, il est vrai, sont gérées par ces mêmes hommes et femmes. Ne reste alors que la conscience.