Les chercheurs utilisent des simulations informatiques pour modéliser à la fois le comportement individuel dans les actions collectives de groupe et les mécanismes génétiques sous-jacents contrôlant le comportement. Les chercheurs ont travaillé à partir de l'hypothèse que l'adhésion aux normes est socialement renforcée par l'approbation et la récompense, que le non-respect des normes l'est par la désapprobation et la sanction.
Les auteurs ont examiné 2 grands types d'actions collectives nécessitant une coopération :
-Un scenario de coopération face aux défis de la nature : se défendre contre des prédateurs, chasser et se développer de manière coopérative
-Un scenario de compétition entre plusieurs groupes : compétitions pour un territoire, compétition entre 2 mâles pour l'accouplement, compétition pour l'accès aux voies etc...
L'internalisation de la norme, préalable à la coopération humaine, évolue facilement. En effet l'étude et la modélisation de ces 2 grands types de scenarii suggère que :
-l'internalisation de la norme évolue rapidement en fonction du contexte et des scenarii,
-au fil de l'évolution " la sanction " a été beaucoup plus efficace que la récompense pour promouvoir la coopération,
-il existe une variation génétique significative de la capacité des humains à internaliser les normes : pour preuve, il existe, certes en nombre faible dans un groupe de population donné, des individus " sur-socialisés " qui sont prêts à faire des sacrifices extrêmes pour leurs groupes. De même, il existe aussi des individus " sous-socialisés " (e.g. psychopathes) ou simplement réfractaires à l'égard de toute norme sociale.
Enfin, le modèle explique cette variation et peut prédire comment des différences d'environnement social et physique peuvent affecter le comportement social humain, la prise de décision humaine et finalement la propension à la coopération.
Bref, des travaux très théoriques sur les mécanismes et les origines de la coopération humaine, mais qui pourraient présenter quelques applications pratiques, comme mieux comprendre la prise de décision humaine et mieux prédire les actions humaines en réponse à certains événements ou choix politiques. Il serait alors possible d'identifier les stratégies les plus efficaces pour optimiser les comportements collectifs. Quoiqu'il en soit, cette recherche incite à réfléchir sur la part inconsciente et la part volontaire de nos comportements normatifs.Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) May 4, 2017 doi: 10.1073/pnas.1703857114 Collective action and the evolution of social normal internalization
et de