Jeudi soir, c’était la dernière de David Pujadas. L’homme à la coiffure improbable, débarqué pour ne plus cadrer avec le jeunisme voulu par Delphine Ernotte (Présidence de France Télévision) présentait son dernier JT qui fut agité !
Et oui, au milieu de sa prestation Etienne Leenhardt, François Lenglet et Nathalie Saint-Cricq (à peine remise de ses émotions du débat présidentiel d’entre 2 tours), figures de proue de l’info sur France 2, ont tenu à débarquer sur le plateau alors que David était en train de parler de l’homo sapiens, qui, à son époque, ignorait le monde cathodique.
Les trois confrères ont voulu rendre hommage au partant, à ce valeureux David qui, hélas, n’aura pas eu raison d’un Goliath hiérarchique.
Ses anciens collègues sont revenus dans une longue séquence sur sa carrière « comme un livre d’histoire » : ses reportages à New-York lors du 11 septembre, les interviews à Téhéran ou en Crimée, ses meilleures questions posées à Vladimir Poutine ou encore à Mick Jagger sous forme de pierres qui roulent, les questions perfides lancées à la figure de Bachar Al-Assad, les petites piques à Kadhafi encore bien vivant à cette époque !
La fin du JT se transforma en véritable fête genre « pot de l’amitié » pour quelqu’un qui part à la retraite.
David, cachant son émotion, sut lancer son message d’adieu. Il remercia les fidèles téléspectateurs et rappela que son départ n’était « ni sa décision ni son choix. »
Puis il a défini sa vision d’un journalisme « pédagogique et indépendant », une ligne de conduite qu’il s’est fixée pour combattre « la défiance grandissante du public » à l’égard des médias.
Il a quand même reconnu ses bévues : Pardon d'avoir été un peu sentencieux. Tout n’a pas été rose ni parfait mais on apprend de ses erreurs !
Pujadas a remercié tous ses gens autour lui d’un « merci pour toutes les équipes de France 2 » et a souhaité « belle route » à sa remplaçante, Anne-Sophie Lapix, la blondinette au strabisme louche qui sévit sur la 5 avec une émission où on parle tout en se goinfrant (un concept gastronomico-médiatico-plouc..).
Ainsi part David Pujadas, l’homme-tronc de France 2, depuis 2001 !
Gageons qu’il retrouva une nouvelle place sur une autre chaîne car son talent reste intact et surtout le public l’aime ! La der des der de Pujadas Fallait qu’ils le congratulassent Que tous en cœur ils le louassent De bravos qu’ils le créditassent
Le dernier JT de David Il n’apparut pas trop livide D’être un vieil objet qu’on liquide Tant les égards venaient, limpides
Le tout dernier de Pujadas Fallait fort qu’ils le célébrassent Pour cette voix remplie de grâce Ses interviews nimbées d’audace
La fin du 20 heures pour David Sortie venant de choix rigides 52 ans et quelques rides Sont comme galets qui lapident
Sortie forcée de Pujadas C’était sûr qu’ils le consolassent De mots d’amour qu’ils lui parlassent De facéties qu’ils le charriassent.
Plus d’homme tronc pour toi David Débarqué d’un astéroïde Longtemps brillante sous l’égide D’un journalisme d’intrépides.
Fin du plateau pour Pujadas S’imposait qu’ils l’auréolassent L'émotion qu’ils lui apportassent De mercis qu’ils lui adressassent.
Finis l’ère des micros, David Les dictateurs liberticides Les grands théâtres fratricides Ou les stars de succès avides.
L’époque Lapix pique Pujadas Il fallait qu’ils lui formulassent Consolation, qu’ils l’apaisassent ! D’un « t’es sensass ! » qu’ils l’encensassent.
Mais on te reverra David Nanti d’une humeur impavide Sur d’autres chaînes plus lucides Sur ce talent riche et solide
Tissant sa toile d’arachnide…