Un contexte humanitaire très sensible
Le blocus, qui interdit les importations sur le Territoire Palestinien, a eu des conséquences désastreuses sur les populations :
- 80% des habitants de Gaza dépendent de l’aide humanitaire,
- 40% de la population ne reçoit de l’eau que deux fois par semaine,
- 60% achète de l’eau à des fournisseurs privés qui ne sont pas régularisés et dont la qualité de l’eau est très mauvaise,
- 1 million de personnes sont exposées à de graves risques de santé publique la plupart causés par l’insalubrité de l’eau,
- Près de la moitié des foyers souffrent d’insécurité alimentaire.
Raconter une décennie de blocus à Gaza
« 10 readings for a blocked decade », est une exposition photo qui voyagera de Gaza à Jérusalem, et finira à Bruxelles. Cette exposition montre la vie de personnes vivant sous le blocus, en mettant en avant les femmes. Les portraits sombres des femmes au premier plan des photos contrastent avec les images colorées des commerces qu’Action contre la Faim leur a permis de retrouver, grâce au soutien de la Commission Européenne et d’OPT Humanitarian Fund : salon de coiffure, studios de photographie, boulangerie, école maternelle... Les photos mettent en évidence leur histoire et l’impact dévastateur de la guerre et du blocus.
Certaines de ces femmes ont perdu leur mari, leurs enfants ou petits-enfants pendant la dernière guerre. Elles ont accepté d’être photographiées par le photographe palestinien Wissam Nassar (photographe reconnu pour ses publications dans le Times et le New York Times) pour raconter leur histoire, dans le but de témoigner des conséquences du blocus sur leur vie quotidienne.
Créer des commerces pour vivre en autonomie
« On va s’en sortir, Inch’allah’ » est la réponse d’Amira, Eman, Wafaa ou Hanna la plus fréquemment entendue au cours du projet mis en place par Action contre la Faim pour aider des femmes à retrouver leur activité économique.
Les 160 femmes qui font partie de ce projet sont issues des gouvernorats de Rafah et Deir Al Balah, identifiés comme la région avec le plus haut niveau d’insécurité alimentaire au Gaza.
« C’est un défi très compliqué et l’on obtient des réponses laconiques de la part des personnes ayant vécu trois guerres au cours des huit dernières années. Quelques-unes ont perdu leur travail et leur maison. Dans certains cas, elles ont dû se déplacer trois fois. », explique Elena Dikomitis, responsable d’Action contre la Faim dans les Territoires Palestiniens. « Les 160 femmes que nous avons aidées pendant la reconstruction de leur commerce ne sont pas uniquement touchées dans le domaine professionnel. La guerre affecte aussi leur vie privée, souvent sous la forme de violence : les mariages précoces et la violence de genre sont très fréquents dans la bande de Gaza, et ce phénomène touche les femmes deux fois plus que les hommes », ajoute-t-elle.
Grâce aux formations et aux fonds distribués par Action contre la Faim, ces femmes ont pu relancer le commerce qu’elles avaient perdu pendant la guerre.
Action contre la Faim travaille sur le Territoire Palestinien occupé depuis 2002 pour réduire la vulnérabilité des populations et répondre aux besoins humanitaires, afin de protéger et renforcer la résilience des communautés palestiniennes.
Photographie Wissam Nassar pour Action contre la Faim