Il y a des choses qui se nomment parfois, dans certains milieux, de manière fleurie... Mais de quoi donc ai-je entrepris de vous parler ? De la manière dont on nomme le " petit coin " dans la bourgeoisie traditionnelle, façon 16e arrondissement à Paris (ne pas confondre avec les bobos de la capitale, qui, eux, parlent plutôt des " gogues "). Et Valérie Lemercier, qui ne recule pas devant un humour parfois décalé, nous décrit ici un milieu social, un cadre de vie qu'elle connaît bien, et une tranche d' âge qui est la sienne , dans " Marie Francine ", une comédie qui est à l'affiche depuis une semaine, et qui, de toute évidence, rencontre son public.
Certains, bien sûr, objecteront qu'il s'agit d'une comédie formatée pour les chaînes de TV, et que l'on ne va pas payer dix euros pour cela au cinéma. Grave erreur. D'une part parce que le plaisir de voir un film en exclusivité n'attend pas, et plaisir il y a dans le film de Valérie Lemercier qui, sur le thème des " boomerangs kids ", réussit à nous faire rire et à nous émouvoir. Reconnaissons qu'elle est pleinement aidée par un Patrick Timsit qui forme avec elle un vrai couple de comédie romantique on n'avait jamais vu Timsit aussi tendre, aussi pétri d'humanité que dans ce film, où l'on remarque aussi Denis Podalydès, délicieusement lâche, mielleux et cauteleux à souhait. Des acteurs très solides, cela ne gâte rien pour la réussite d'une production visant un public large. Mais négliger ce film serait aussi une erreur parce qu'il est réconfortant de voir de temps en temps un long métrage dont la réussite ne repose pas uniquement sur la puissance de calcul des ordinateurs qui réalisent les effets spéciaux du dit film (du genre " Pirates des Caraïbes ", par exemple...). Il se trouve que ce dernier film est encensé dans un gratuit (par ailleurs estimable), distribué sur l'agglomération toulousaine, par un monsieur qui, de toute évidence, ne sait pas que le cinéma existait bien avant 1981, année du premier " Star wars " de Georges Lucas.... " Marie Francine " ne joue pas dans la catégorie " blockbusters ", c'est heureux il joue dans celle où l'on s'intéresse au scénario, au montage, aux comédiens, à la mise en scène, au talent ! N'en déplaise à certains