Grande-Bretagne: Elections ou jeu de massacre ?
Décidément les dissolutions et les élections sont des armes démocratiques à manier avec précaution. En France on le sait bien, depuis la dissolution de 1997 par Jacques Chirac. Son conseiller Dominique de Villepin lui avait susurré à l’oreille de dissoudre « à l’anglaise », pour obtenir une majorité à sa botte. Mauvais calcul: La gauche remporte les élections. Il parait que Bernadette Chirac poursuivit Villepin de sa colère en le surnommant: Néron, celui qui avait mis le feu à Rome !La Première Ministre britannique,Theresa May, aussi souriante que feu Margaret Thatcher, croyait la partie gagnée d’avance. Il faut dire que son opposant le travailliste Jeremy Corbyn a le charisme d’une huître pas perlière, et un programme qui ferait rougir, de plaisir, des Artaud ou Poutou. Et pourtant Corbyn semble effectuer une « remontada » qui pourrait déloger Theresa. May a-t-elle sous-estimé les résultats de la casse sociale en Grande-Bretagne ? Des jobs, oui, mais à quel prix, une poignée de pence ? Il y a une Grande-Bretagne qui gagne, Londres notamment, et une autre qui perd ou en tout cas peine. C’est cette dernière qui a voté pour le Brexit et surtout contre l’immigration. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, l’arroseur Theresa pourrait bien se retrouver arrosée. Si May perd, en France, Mélenchon prendrait le premier Eurostar pour aller saluer la victoire des « gens ». Et il pourrait croiser dans l’autre sens les investisseurs de la « City », qui après le Brexit, ne seraient pas très rassurés par une victoire de travaillistes qui promettent de multiplier par 2 le déficit public et multiplier les renationalisations. Décidément l’électeur a mauvais esprit. Et en démocratie, il ne fait pas forcément ce qu’on attend de lui. Et c’est tant mieux. C’est la démocratie en marche. Sans allusion aucune à nos prochaines échéances électorales. Mais un avertissement pour notre future majorité.