Les résultats du vote des Français de l'étranger sont très atypiques et il n'est pas impossible que Républicains, Socialistes et Frontistes résistent beaucoup mieux à l'offensive macronienne en France même. D'ores et déjà, les sondages, même sous influence, enregistrent un recul d'En marche, passé de 31 à 29, 5 % des intentions de vote. De plus, les Macroniens ne seront pas présents dans toutes les circonscriptions et une partie d'entre eux, notamment les Bayrouistes, seront aussi fiables que des planches pourries à l'Assemblée.
Bref, attendons dix jours avant de désespérer. Sauf quelques cas particuliers (NKM notamment) il faut croiser les doigts pour que les cerveaux désembuent d'ici le 18 juin, date où la France a déjà fait par le passé preuve de sa capacité de sursaut.
Surtout, l'hypothèse d'une majorité rose-macron à l'Assemblée ne changerait rien aux fondamentaux économiques et financiers dans lesquels nous évoluons.
La molle embellie que nous connaissons depuis un an est en effet largement due à des facteurs monétaires : baisse du taux de change de l'euro et achats massifs de dette publique par la Banque centrale européenne qui a ramené les taux d'intérêt à des planchers historiques. Or, le premier facteur est en train de se modifier. Trump fait tout pour favoriser la baisse du dollar et l'euro remonte. Les effets de ce retour à un handicap de compétitivité vont vite se faire sentir, phénomène que la caste dirigeante française nie depuis des décennies mais qui a pourtant laminé nos PME industrielles.
Quant à la politique de la BCE, elle ne pourra pas durer éternellement car les épargnants allemands commencent à en avoir soupé de n'être plus rémunérés. L'euro est une monnaie mal cuite. Les Allemands en bénéficient pour nous tailler des croupières. Mais ils oublient peu à peu à quoi ils doivent en partie leurs succès et vont être moins conciliants dans les années qui viennent.
Macron a été élu en faisant croire aux Français que l'Union européenne leur était favorable. Quand ils vont se rendre à nouveau compte qu'ils ne peuvent pas éluder les politiques d'austérité budgétaire et de hausse des impôts afin de respecter leurs engagements, l'impopularité de l'Europe va vite réapparaître et celle de Macron suivra.
Macron a réuni derrière lui tous ceux qui plombent la France. Il suffira de le faire tomber pour que, par effet domino, tous le suivent dans sa chute.