Jusqu'à présent les kama-iri de M. Kajihara (Ashikita, département de Kumamoto) étaient des blends basés soit majoritairement sur Yabukita soit sur ses "zairai-shu", avec Oku-yutaka dans des proportions moindres.
Cet année, en quantités bien sûr plus limitées, j'ai pu avoir ces trois cultivars purs. Yabukita, le zairai (en vente plus tard, je préfère le laisser s'affiner un peu pour prendre de la force) et donc Oku-yutaka.
En ce qui concerne le Kôshun, il est bien sûr pur, et c'est une merveille. Quantités très limitées, je ne l'évoquerai pas cette année sur mon blog, en espérant que les quantités augmentent un peu dans les prochaines années (plantations encore toutes jeunes).
Je reviens donc sur Oku-yutaka. C'est une variété tardives, destinée au thés verts, plutôt au sencha, et qui se caractérise plutôt par de l'umami et des saveurs fruitées. Le producteur s'en sert dans ses mélanges pour ajouter un peu de douceur. Ainsi, je me demandais ce que pourrait donner dans un kama-iri cha 100% oku-yutaka. Et bien, c'est très intéressant.
Avec leur forme et leur couleur verte un peu blanchie, les feuilles sont bien celles d'un bon kama-iri cha de Kyûshû. Leur parfum, bien que conférant une impression de kama-iri cha classique, a néanmoins une dominante épicée et citronnée bien différente que ce que l'on trouverait avec des cultivars comme Yabukita ou Mine-kaori, etc.
Dans l'infusion, on ressent tout de même en arrière plan le parfum typique de châtaigne grillée des kama-iri cha. Mais ce sont avant tout les arômes d'épices sucrées évoquant la cannelle qui viennent au premier plan tout en ce mariant à merveilles aux senteurs de kama-iri cha.
On trouve aussi une touche citronnée, bien que celle-ci soit surtout présente à partir de la deuxième infusion, plus fluide et aérienne.
En after, on a une impression globale sucrée qui, dans la longueur vient évoquer subtilement des fruits comme la pèche.
L'expérience de Oku-yutaka en kama-iri cha est tout à fait probante. Sans avoir un kama-iri cha tout à fait classique et typique, on a un thé dans lequel les caractéristiques du kama-iri et du cultivar semblent se fondre à merveille.