Interview exclusive d'Alex Gopher!

Publié le 26 juin 2008 par Nobody

Avant notre rencontre aux 24 heures électroniques, le festival electro qui va tout déchirer au Luxembourg, entretien avec Alex Gopher, le père de "The Child"!

1)   Comment es-tu arrivé dans l’électro ? Etais-tu musicien à l’origine ?

J’ai commencé la musique en achetant une basse electrique et en jouant sur les disques de Joy Divion où les lignes de basses étaient… simples ! Nicolas Godin (futur membre de Air) m’a donné mes premières’ leçons ‘ même si lui était guitariste. Ensuite. j’ai rencontré Jean-Benoit Dunckel (Air encore) au lycée et nous avons monté un groupe : Orange. Nicolas nous y a rejoint qqs temps plus tard puis nous avons splitté devant l’indifférence des maisons de disques. J’ai continué l’aventure avec Nicolas, nous avons à ce moment là découvert le sampler et l’odinateur-séquencer. Cette technique nous a propulsés vers la muisque electronique. 2)   Tu as été un des piliers de la scène French Touch avec ta participation au label Solid. Comment tu décrirais cette époque avec du recul ? La sensation d’avoir un savoir artistique que les majors n’avaient pas. Nous avions besoin d'elles pour nous faire exister sur le ‘marché’ de la musique mais ils ne comprenaient pas forcément notre musique, nous étions donc totalement libre artistiquement. De plus, le succès de cette musique instrumentale et underground semblait impossible : il n’y avait donc aucun calcul artistique marketing dans la musique : on faisait de la musique juste pour l’aimer, sans penser à sa destination. Je n’ai plus jamais retrouver cette liberté intellectuelle dans la création.   3)   Si on regarde cette scène, la moitié est tombée dans le commercial (Sinclair, Solveig….) et l’autre moitié s’est rapprochée de la scène « Nu Rave ». Comment tu expliques cela ?   Tout est question de caractère et de là où est placée l’ambition. La motivation est-elle commerciale ou artistique ? C’est un peu simpliste mais assez vrai je pense. J’ai toujours été intéressé par les nouveaux mouvements musicaux : les prémices de la new-wave, puis du hip-hop, de la house et techno, et aujourd’hui des nouveaux courants rocks ou électros. Me répéter serait accepter de vieillir. Faire une musique de son temps me tient en haleine. Même si j’adore aussi les références aux musiques du passé : il y en a beaucoup dans mon dernier album, beaucoup moins dans mes derniers maxis.   4)   Tu as fait un retour fracassant avec le morceau Dust qui a été plébiscité et playlisté par des gens comme Justice ou MSTRKRFT. Est-ce que ça a changé des choses dans ta carrière actuelle?   Oui et non.   Oui parce que je me suis dit que ma musique continuait à toucher les jeunes producteurs à la recherche et à la pointe du nouveau son. Ça a conforté ma légitimité dans la musique électronique et m’a donc poussé à ne pas lâcher l’affaire après quelques années où beaucoup ont cru l’electro enterrée.   Non parce qu’un titre comme celui-là même plébicité par Soulwax ou Justice restera toujours de la musique underground. Cela reste finalement très confidentiel.     5)   Si tu devais décrire la famille “Alex Gopher” musicalement, on retrouverait qui ?   Ça c’est simple : Etienne de Crecy, Air. Ce sont mes frères d’armes.       6)   Quelle est ton actualité chaude?   Beaucoup de remixes pour des artistes et des labels commme : Fischerspooner, Kitsuné, Autokratz, Ladyhawke (Modular), Dada Life, Sharam Jey & Princess Superstar. Un maxi  Belmondo EP sorti il y a qqs semaines et un vol2 de mon maxi Aurora pour la rentrée.
  7)   Pourquoi avoir monté ton propre label Go 4 music?   Pour m’adapter à la mutation du music-business et parce que notre association avec Etienne (de Crecy) devenait compliquée à gérer. Nous continuons à partager nos studios et nos éditions mais nous avons chacun notre structure de production ce qui ne nous oblige pas à toujours faire les mêmes choix. Vu le travail fourni aujourd’hui par les maisons de disques sur des artistes de notre spécificité, j’ai préféré faire ça moi-même.    8)   Plutôt Live ou Dj set?   Difficile de choisir… C’est pour moi 2 choses vraiment différentes. DJ c’est faire partager de la musique avec des gens pour un plaisir commun mais ce n’est pas artistique, c’est juste beaucoup de satisfaction. Le live est une œuvre d’art : c’est plus compliqué mais quand ça fonctionne c’est encore bien plus fort.     9)   Que penses-tu des changements fondamentaux de l’industrie du disque ? Le cd devient le plan marketing pour vendre du concert. Penses-tu que ce soit définitif et irréversible ? Comment tu t’inscris dans ces changements musicalement ?   La musique electronique et l’indépendance vis à vis des maisons de disque me permettent de rester libre de mes choix. Bien sûr vivre de la musique aujourd’hui oblige à diversifier ses activités. Ça me va assez bien. Sauf que certains grands disques d’hier ne pourraient plus être fait aujourd’hui du fait que plus personne n’investirait autant d’argent. En même temps cela pousse les artistes à trouver des solutions alternatives souvent créatives donc cela a aussi du bon. Irréversible ? que le marché change oui, que la musique enregistrée ne soit qu’un support promo, non.     10) C’est quoi un jour de la vie d’Alex Gopher?   Typiquement, réveil avec mes 2 garçons pour les emmener à l’école, réponse aux premiers e-mails et un peu d’administratif, départ vers le studio où je retrouve Etienne, administratif toute la matinée, travail et prod au studio l’après-midi, retour at home avec encore réponses aux email du jour. Être indépendant c’est aussi faire beaucoup d’autres choses que de la musique…   Le vendredi à la place de la prod c’est écoute et recherche de titres pour mes sets DJ. 11) As-tu gagné beaucoup d’argent avec “The Child”?   Je ne sais pas vraiment, je ne détaille pas mes bulletins SACEM… Pas temps que ça au final, ce titre n’ayant pas été utilisé en pub : c’est souvent ça qui rapporte le plus. Sauf à faire un vrai tube populaire évidemment !     12) As-tu fait des remixs alimentaires?   J’ai remixé des gens dont je n’aimais pas particulièrement la musique. Bien sûr je l’ai fait parce que c’est mon métier mais j’y ai toujours pris du plaisir : le travail de studio est ce que j’aime par dessus tout. 13) De quel morceau es-tu le plus fier? Quel remix ?   The Child parce qu’il était précurseur. Aurora pour sa simplicité.   14) Est-ce que tu me paieras une bière au festival « 24 heures électroniques» de Esch sur Alzette ?  Si j’ai le temps avec plaisir !     Alex Gopher - Belmondo