Cette nouvelle loi concernant la régulation des pratiques de chasse de ces animaux fait machine arrière sur toute une série de mesures prises par l’ancien président des Etats-Unis, Barack Obama...
Depuis avril 2017, les loups et les ours pourront être à nouveau abattus en Alaska, y compris les bébés et les animaux hibernants, qui pourront être tués également par avion ou hélicoptère mais aussi directement dans leurs terriers, au moment où ils sont le plus vulnérables.
Poussée par des sénateurs Républicains, cette loi a été approuvée par le congrès des Etats-Unis par 52 voix contre 47. Elle signe la fin de l’Alaska National Wildlife Refuges Rule, une loi mise en place par le gouvernement Obama interdisant de tuer ces animaux sur une vaste zone protégée en bannissant certaines pratiques de chasse telles que la pose de pièges, le recours à des appâts, ainsi que la chasse aérienne et la traque des ours, loups et autres coyotes dans leur tanière.
La nouvelle législation permet non seulement de rouvrir la chasse de ces prédateurs, mais aussi d’autoriser des pratiques de chasse que de nombreux écologistes et militants pour les droits des animaux jugent cruelles et lâches, comme le fait de tuer des bébés, ou encore de tirer des animaux en train d’hiberner (donc immobiles et sans défense).
Cette loi a été faite avant tout pour faire plaisir aux électeurs de Donald Trump. L’Alaska est en effet un des bastions les plus solides du parti Républicain et de la droite conservatrice, et les politiques de cet État savent très bien comment s’attirer les faveurs de leurs supporters en parlant « patrimoine » ou « chasse sportive ». « Il faut comprendre qu’il ne s’agit pas seulement des petits ours polaires, petits grizzlys et loups, il s’agit du droit des états fédéraux à gérer leurs propres ressources — et à ne pas laisser le gouvernement fédéral le faire à leur place », a rétorqué Don Young, membre de la Chambre des représentants, qui a présenté ce projet de loi controversé.
Mais comment peut-on qualifier de « chasse » la simple mise à mort d’un animal endormi ? Où est le « sport », là-dedans ? Pour l’heure, 76.8 millions d’acres de réserves fédérales et de zones de protection sont concernés par cette mesure, qui est en train d’être largement critiquée et condamnée par les franges progressistes de l’opinion, et notamment par l’Humane society of the United States (HSUS), l’une des organisations de protection animale les plus importantes du monde.
« Ce qui vient de se produire à la Maison blanche aujourd’hui devrait choquer les consciences de toutes les personnes qui aiment un tant soit peu les animaux », s’est indigné Wayne Pacelle, directeur de l’HSUS, dans un communiqué.
Les spécialistes estiment à un millier le nombre d'espèces animales en Alaska dont 115 de mammifères et 400 d'oiseaux. Les animaux emblématiques sont le grizzly et l'ours kodiak habitant l'île Kodiak à côté de l'Alaska, le caribou, l'élan, le loup et le mouflon de Dall. De nombreux autres mammifères, adaptés aux conditions naturelles difficiles, vivent aussi en Alaska : lynx, renard roux, lemmings, castor, bœuf musqué, lièvre arctique, martre, loutre, morse. Une partie de ces mammifères hiberne ou migre pendant l'hiver. L'ours blanc chasse au nord de la région : un quart des 20 à 25 000 ours polaires du monde vivent en Alaska. Il ne reste plus que 35 000 à 45 000 ours bruns, dont 3 000 se concentrent dans l'archipel Kodiak.
« Le fait de supprimer des prédateurs menace non seulement les espèces et les populations, mais aussi la stabilité d’écosystèmes entiers, prévient le Fonds international pour la protection des animaux. Les espèces carnivores endémiques jouent un rôle essentiel dans le maintien de l’équilibre écologique : les éliminer aura de graves conséquences. »
Suite à l’indignation générale provoquée par cette loi, une pétition a été lancée et récolté déjà un grand nombre de signatures.
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