Penser aux victimes. Tes semblables, mes semblables, nos semblables. Non, surtout pas de politique. Un peu de décence, voyons...
Toi aussi, tu es CHARLIE. Surtout pas de politique. Invitons les dictateurs de la planète à défiler avec nous pour défendre les valeurs de tolérance, de démocratie et liberté. Et commerçons !
Non, pas de politique, penser aux victimes, et ne surtout pas se dire que des décennies de néolibéralisme et plus d'un siècle d'impérialisme peuvent conduire des fous, des illuminés, des intégristes à se saisir de n'importe quel prétexte pour tuer au hasard...
Surtout pas se dire que chez nous, dans nos pays qui n'ont jamais été aussi riches, les richesses n'ont jamais été aussi mal réparties depuis la fin du XIXème siècle. Quand tu n'as plus aucun espoir, plus rien à perdre, plus personne à aimer et que ta vie n'a aucun sens, ça peut aider à passer à l'acte... surtout quand tu es exposé à l'extrême richesse de l'oligarchie.
Je suis Charlie, je suis paix, je suis amour et surtout pas de politique. Surtout ne pas se dire que la majorité des victimes du terrorisme sont de confession musulmane. Ne surtout pas dire que le capitalisme et la mondialisation déstabilisent des sociétés entières, appauvrissent les populations et jettent ces dernières dans les bras d'ambitieux qui utilisent la religion à des fins politiques.
Je suis Charlie et n'ayons pas l'indécence de critiquer les politiques néolibérales qui fragilisent l'ensemble de la société : les quartiers vidés de leurs services publics, les travailleurs mis en insécurité sociale, les ados laissés à eux-mêmes parce le social ça coûte cher, les sdf qui t'annoncent ton possible futur, l'état d'urgence permanent pour contrôler les militants politiques...
Je suis Charlie et ne remettons pas en cause le néolibéralisme et l'impérialisme dont le terrorisme est une des conséquences, très malheureuses... C'est la vie... Impossible que ces politiques cessent, elles sont tellement efficaces pour enrichir quelques-uns, elles tuent à petit feu les masses... ou plus rapidement à l'occasion d'un attentat. En définitive, les victimes sont les mêmes, les masses, la multitude, le peuple... et surtout pas l'oligarchie.