Thomas Azier : le Trianon à l’heure berlinoise

Publié le 03 juin 2017 par Swann

Il fait déjà chaud quand on entre dans le Trianon ce mardi soir. À quelques pas de là, c'est James Arthur qui se produit. Le public du Trianon est plus âgé. Il n'est pas venu découvrir la tête d'affiche, il est venu communier avec Thomas Azier. Début de la messe avec Pépite qui débarque à 20h dans la salle encore clairsemée du Trianon. Alignés sur le devant de la scène, Édouard, Thomas et leur deux acolytes musiciens se lancent dans leur slow " Dernier voyage " figurant sur leur premier EP nostalgique au possible, Les Bateaux.

La voix d'Edouard peut surprendre au premier abord. Mais étrangement, on s'y fait. On pense au jerk, et à Polnareff, bêtement. C'est les cheveux bouclés sans doute. Ou le timbre haut perché poussé par une légère réverb peut être. On écoute ce clavier au son extrêmement électrique, comme un orgue. Et cette guitare aiguisée aux sonorités tropicales. Puis on se balance et on tangue sur " Éviter les Naufrages " et " Hiéroglyphes ".

Pépite conte l'amour, candidement, naïvement et nous embarquent sur un dancefloor des années 1980. Ou dans La Boum. Ou sur une plage de bretonne, les doigts de pieds dans le sable chaud, une légère brise marine rafraîchissant nos visages. À ta guise. Pour finir leur petit set, le groupe présente " Renaissance " nom de leur nouvel EP dont ils nous annoncent la sortie pour la rentrée (29 septembre/Microqlima). L'été ne fait que commencer.

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Thomas Azier, chaman de la pop

21h10. Thomas Azier, son col roulé blanc et son costume foncé débarquent enfin sur scène, accompagné de trois musiciens, acclamé par un public prêt à en découdre. Le groupe est encadré par des rideaux noirs, fendus, qui ondulent au gré des ventilateurs juste placés derrière. Thomas Azier apparaît dans un voil de fumée, cheveux bien peigné en arrière.

Dès les premières chansons, " Starling " puis " Futuresound ", le timbre de voix du Hollandais nous bluffent. Quand délicatesse et subtilité fusionnent avec puissance et justesse, on n'est pas loin du sans faute d'emblée.

Les titres de " Rouge ", son dernier album, sont interprétés très fidèlement aux versions studio. Ni une, ni deux, le public ne peut s'empêcher de faire les chœurs sur " Talk To Me " puis " Winners ", ce qui ravit l'artiste qui n'hésite pas à tendre son micro à la foule. Mention spéciale à ce micro éclairé par une bague de lumières façon disco, s'éclairant différemment selon la scénographie. Lumière verte pour " Hylas " tiré de l'album au même nom, ardente lumière rouge sur " Crucify " et " Red Eyes " (bien sûr), bleu intime sur " Sandglass "... tout est raccord. Thomas Azier se paye même le luxe de refaire le pont de " Berlin " pour que le public puisse à nouveau chanter les onomatopées, " avec plus d'énergie cette fois-ci " implore-t-il. Chose dite, chose faite.

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Thomas Azier est un véritable showman. L'observer se mouvoir sur scène est fascinant. Le regard habité et le sourire sincère, le Hollandais va souvent solliciter son public qui n'en demande pas moins. Au balcon, la majorité des spectateurs reste debout pour danser, le regard braqué sur la scène. Pourtant le set est entrecoupé de ballades qui auraient pu casser le rythme, sublimes " Sandglass ", " Angelene " ou " Call " que Thomas Azier interprète avec grand sérieux et application. La salle elle, écoute, religieusement et studieusement.

Avant de clôturer le set avec le single " Gold ", The Shoes montent sur scène pour accompagner Thomas Azier aux guitares. Ensemble, ils reprennent " A Forest " de The Cure. Le résultat, très réussi, est diaboliquement addictif.

L'artiste revient pour un rappel de deux titres. La belle " Verwandlung " puis l'intense " Babylon ", son dernier single en date car, nous précise-t-il, il apprécie particulièrement finir ses concerts avec cette ballade qui clôture également son album. Avant de disparaître comme il est venu, dans un voile opaque de fumée. Mirage ?

Setlist : Starling / Futuresound / Talk to Me / Winners / Hylas / Berlin / Sandglass / Crucify / Red Eyes / Concubine / Angelene / A Forest - The Cure / Call / Gold / Rappel : Verwandlung / Babylon

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Texte : Emma Shindo | Photos : Sabine Bouchoul