Cocktail aujourd'hui explosif pour continuer à saper le moral des investisseurs :
- le maintien des taux de la Fed aura eu comme effet d'ancrer le sentiment que le marché est livré à lui-même sans véritable point d'appui ni perspective en terme de timing sur la conduite de la
politique monétaire et des taux particulièrement, un mouvement à la baisse risquant de faire plier le dollar alors que tout renchérissement du coût du crédit est susceptible d'affaiblir encore
plus l'immobilier et les financières et d'amoindrir l'attractivité des actions au profit des obligations (cf. la prime de risque)
- les bancaires ont d'ailleurs continué à distiller des nouvelles assez peu encourageantes avec la banque Fortis en Europe qui va lever des capitaux pour renforcer sa solvabilité et aux USA,
Citigroup susceptible de devoir passer encore près de 9 milliards $ de dépréciations d'actifs.
Rien n'y fait : ni le PIB US pour le premier trimestre révisé à la hausse à + 1 % (définitif) contre + 0,9 % en 2nd estimation et + 0,6 % en données préliminaires ni les bons résultats de NIKE
par exemple qui sont au-delà des attentes du marché et chute de plus de 8 % à Wall Street. L'oeil tourné vers l'avenir, les investisseurs apprécient peu la stagnation à venir du chiffre
d'affaires compte tenu d'un carnet de commandes de l'équimentier sportif en stagnation d'ici novembre. Perspectives de profits sombres...
Même les chiffres des ventes dans l'immobilier ancien, en voie de stabilisation n'ont offert de répit à la chute du jour. Les ventes ne sont inférieures que de - 1,4 % à celles d'octobre 2007 et
supérieures au niveau de décembre dernier mais pessimiste, le marché ne voit ici que le maintien à un niveau très déprimé et non pas l'arrêt de la chute des ventes... En hausse de + 2 % sur un
mois, la baisse s'établit à - 15,9 % sur un an avec un prix médian désormais à 208 600 $ en baisse annuelle de - 6,3 %. C'est pourtant un chiffre en hausse par rapport au point bas de février à
195 600 $ et le prix médian des habitations anciennes le plus élevé depuis novembre dernier. Le marché voit un verre à moitié vide ...
Le CAC 40 s'écrase (Dexia - 10,39 % et Carrefour - 8,83 %) en clôture sur son plus bas du jour et le plus bas annuel à 4 426,19 points en baisse de - 2,43 % alors que le Dow Jones tente de
reprendre appui sur les 12 600 points en baisse de - 1,80 également à son plus bas annuel.
→ Partis d'une période à la mi-mai où la hausse s'installait dans les esprits avec le sentiment que la crise était derrière nous pour
certains, nous voici désormais en face d'un sentiment inverse totalement déprimé où le secteur des bancaires notamment ne semble ne plus avoir de plancher (8 ème semaine d'affilée avec des
chandeliers rouge pour l'indice des banques BKX) Les consensus haussier ne sont jamais très bons pour la poursuite des hausses de même que les consensus très baissiers pour la poursuite
des baisses tel que vu dans Comportement boursier et consensus.
Ceci dit et de même que pour les aspects très sur-vendus des cours décrits dans les précédents articles cette semaine qui n'offrent
pas systématiquement comme vous pouvez le constater de marche-pied à un rebond mais dans certains cas comme ici donnent lieu à des réaccélérations dans le sens de la tendance en cours, le
consensus baissier actuel doit tenir compte d'une donnée historique importante :
• Voici la mise à jour de Apprendre et comprendre la Finance : Liquidités et dette de marge
avec les chiffres de mai de la dette de marge ou margin debt qui a entamé au 1er semestre 2008 une cassure de sa moyenne mobile exponentielle à 24 semaines pour la 4 ème fois en un quart de
siècle. Toutes les explications figurent dans le lien pour comprendre ce graphe et la notion de dette de marge, une mesure des marchés de très long terme et qui permet de sortir des aspects
conjoncturels pour prendre un peu de recul et évaluer la puissance d'un mouvement.
Lors de la présentation de cette notion en février, nous vous avions renvoyé à d'autres graphes du Dow Jones du S&P 500 pour établir la
corrélation entre les 2. La voici pour vous permettre de faire un comparatif visuel direct entre dette de marge et le marché action US :
La corrélation saute aux yeux. Le danger ici est qu'il n'y a quasiment pas d'espace entre le pic de la dette de marge et du marché et le
support de la tendance vieille de 25 ans pour le S&P 500 (SPX)
L'appétit pour le risque des investisseurs est en tendance baissière amenant un flux de liquidités sur les actions liés à la 'dette de marge' en réduction tendancielle et exerçant une pression
tout à fait historique sur un point clef.
Les articles s'arrêtent temporairement à compter de ce soir et reprendront après le 10 juillet.