Me voici de retour après une longue pause. Cher lecteur, tu me pardonneras, mais je me suis lancée dans l’écriture d’un roman. Après un essai : « Aimez-vous l’argent ? », et un récit : « Pour qui je me prend ? ou les tribulations d’un apprenti auteur », j’ai attaqué une fiction. Je ne t’en dirai pas plus, simplement qu’il y aura le mot « emmerdeuse » dans le titre.
À l’issue d’une première phase de labeur intense qui m’a éloignée de ce cher blog, je me sentais un peu décalée. Afin de redescendre sur terre et retrouver le sens des réalités, j’ai décidé qu’il était nécessaire de ranger ma maison. Mes enfants n’en sont pas revenus, moi non plus. Je mentirais en prétendant que l’idée m’est venue toute seule. J’en rends hommage au magazine « Psychologies » que j’ouvre rarement. Dans un élan peu coutumier, j’ai feuilleté distraitement le dernier numéro et me suis attardée sur un article consacré au rangement. Si, me farcir les placards ne m’a pas plongée dans des abîmes de perplexité, il n’en fut pas de même pour les chaussettes.
Tu le sais, ce sujet est particulièrement épineux. Il se produit un phénomène surnaturel, inexpliqué des scientifiques ou de n’importe quel esprit cartésien : une fois lavée, une chaussette ne retrouve jamais son alter ego. On pourrait comprendre pour des couleurs réputées difficiles : bleu foncé, noir, gris, que l’on confond facilement. Malheureusement ce principe s’applique également aux tons les plus bariolés. Ne sachant quoi faire de ces chaussettes orphelines et animée d’un esprit optimiste, je trouverais bien le temps de m’y consacrer, j’ai pris l’habitude de les jeter négligemment dans un sac dont le volume a pris des proportions inquiétantes. Assortir ces petites chéries me collait le bourdon et j’ai préféré longtemps les ignorer, hélas ! Dans le but d’assurer une conclusion victorieuse à ce nettoyage de printemps, il me fallait affronter d'une volonté féroce ces petites bêtes. Une inspiration folle m’a saisie : « Allez, on ne va pas chipoter, me suis-je dit, du balai ! ». Un bien-être incroyable m’a alors envahie. Rends-toi compte : le sac à chaussettes orphelines est à nouveau vide, prêt à accueillir les prochaines ! Quel miracle !