Bien que l'idée de réviser le matériel du Fab Four tient du blasphème, on doit bel et bien rendre à César ce qui est à Giles Martin, fils du "cinquième Beatles" et "lider maximo" de cette refonte de l'album culte: cette édition 50e anniversaire est une chouette cure de jouvence pour les quatre garçons dans le vent.
La légende veut que George Martin ait mixé la version mono - la norme en 1967 - en trois semaines. La version stéréo, elle? En trois jours!
Des décennies plus tard, son fils (à qui l'on doit également la trame sonore de Love, l'hommage aux Beatles du Cirque du Soleil) a creusé les archives d'Abbey Road pour mettre la main sur les enregistrements originaux et les notes de son paternel. En résulte une production revampée avec brio!
La pièce titre, par exemple, est maintenant beaucoup plus "musclée" avec ses guitares mises de l'avant et son ambiance "live". Lucy In The Sky With Diamonds et A Day In The Life donnent le vertige tant les mélomanes sont assaillis de nouvelles subtilités (l'appréciation avec des écouteurs est un impératif). Même When I'm Sixty-Four y gagne et fait soudainement moins gnangnan. C'est tout dire!
Comme si ce n'était pas assez...
Capitalisme oblige, plusieurs versions de l'album sont offertes allant du simple LP remixé au "coffret de six CD (HA!) incluant bouquin et tout le bataclan".
Pour cette chronique, j'ai dégusté l'édition à deux disques incluant un LP en extra, contenant des extraits de séances d'enregistrement menant au classique tel qu'on le connaît (une version instrumentale de She's Leaving Home, différentes prises de Strawberry Fields Forever, etc.). Une belle touche pour les collectionneurs.
Ne reste plus qu'à espérer que M. Martin se frottera sous peu au "remixage" des autres opus des Beatles!
Source : Le Journal de Montreal