Le récit débute en Suède, en juillet 2015, où le cadavre dépecé d’une jeune femme est retrouvé sur les rives d’un lac. Au même moment, à Londres, une célèbre actrice semble avoir été enlevée. Malgré la distance qui les sépare, ces deux crimes portent la signature de ceux commis par Richard Hemfield des années plus tôt. Le seul hic est que ce dernier croupit derrière les barreaux d’un hôpital psychiatrique de haute sécurité…
Tout comme lors de son premier roman, Johana Gustawsson nous fait voyager entre la Suède et l’Angleterre, tout en faisant le lien avec une époque plus ancienne. Alors qu’une partie de l’intrigue de « Block 46 » se déroulait dans l’Allemagne nazie durant la Seconde Guerre Mondiale, l’auteure lie cette fois la partie contemporaine de son thriller à l’Angleterre victorienne de Jack l’Eventreur.
Si cette nouvelle intrigue peut se lire indépendamment de la précédente, le lecteur a néanmoins le plaisir de retrouver plusieurs personnages récurrents, dont Emily Roy, profileuse canadienne travaillant pour Scotland Yard, ou Alexis Castells, romancière française spécialisée dans les biographies de serials killers, dont l’ancien compagnon est de surcroît l’une des six victimes de Richard Hemfield. Mais, Johana Gustawsson donne également vie à de nouveaux personnages particulièrement intéressants, dont Julianne Bell, l’actrice kidnappée, Aliénor, une jeune stagiaire de police atteinte d’Asperger, ou Karla, la policière suédoise mère de deux enfants. Ma préférence va cependant aux personnages issus des bas-fonds du Londres d’antan, que l’auteure décrit d’ailleurs avec grand brio.
À l’inverse du roman précédent, j’ai par contre parfois été largué au niveau des personnages, qui sont assez nombreux et dont les noms ne sont pas particulièrement faciles à retenir. Les changements fréquents de lieux et d’époque ne sont d’ailleurs pas là pour faciliter la tâche du lecteur. Par contre, au niveau du rythme et du suspense, les chapitres courts et le style de l’auteure font à nouveau mouche. J’ai particulièrement apprécié les passages narrés à la première personne, où le lecteur est invité à partager le calvaire de l’actrice disparue.
Du bon polar !
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