Ce petit essai clinique de phase I / II randomisé, mené à l'École de médecine de San Diego de l'Université de Californie a cherché à vérifier l'hypothèse que la mise en " danger cellulaire " pouvait être un déclencheur du trouble, chez 10 garçons, âgés de 5 à 14 ans, diagnostiqués d'autisme. Les chercheurs ont administré la suramine à 5 garçons en 1 injection intraveineuse, les 5 autres garçons ont reçu un placebo.
D'autant que cette évaluation est basée, précisent les auteurs, à la fois sur des examens d'observation mais également des entretiens et des tests reconnus ( Le traitement permet une réduction mesurable des symptômes d'autisme. Des résultats décrits comme " remarquables " : en effet, les 5 garçons qui ont reçu la suramine présentent des améliorations dans le comportement linguistique et social, une réduction des comportements répétitifs et une augmentation des capacités d'adaptation. Autism Diagnostic Observation Schedule, 2nd edition (ADOS-2), the Expressive One Word Picture Vocabulary Testing (EOWPWT), the Aberrant Behavior Checklist (ABC), the Autism Treatment Evaluation Checklist (ATEC), the Repetitive Behavior Questionnaire (RBQ) and the Clinical Global Impression (CGI) questionnaire ).
-Les familles participantes décrivent également les améliorations perçues chez ces enfants ayant reçu de la suramine " Nous avons constaté des améliorations chez notre fils que nous n'avions jamais connues auparavant " , déclare l'un des parents d'un jeune participant autiste âgé de 14 ans. " Dans l'heure qui a suivi l'injection, l'enfant a démontré plus de contact visuel avec le médecin et les infirmières s'est montré à la fois plus calme mais aussi plus capable d'émotions. Il a commencé à jouer avec son frère de 16 ans... " .
Les auteurs suggèrent que les TSA -et d'autres troubles auto-immunes dont le
TSA et stress oxydatif, résultat de la réponse cellulaire au danger : ce stress oxydatif identifié dans les cerveaux des enfants autistes peut influer sur la façon dont les neurones et les circuits fonctionnent, entraîner des comportements spécifiques, en matière de communication sociale, par exemple. Ainsi, les scientifiques pensent qui si cette réponse cellulaire au danger n'est pas obligatoirement le facteur fondamental de l'autisme, il vient se combiner avec d'autres facteurs, tels que la génétique ou les toxines environnementales.
C'est tout l'enjeu ouvert par ce premier essai. Car les améliorations apportées aux fonctions et aux comportements cognitifs des garçons traités atteignent ici un pic puis disparaissent progressivement après quelques semaines. Il s'agit donc de pouvoir lancer une étude plus vaste, avec des doses multiples et sur de plus longues périodes, pour pouvoir déterminer si les améliorations se poursuivent ou s'il existe des effets secondaires. Faire du bénéfice thérapeutique temporaire de la suramine un bénéfice " de fond " ? Cependant, ces premiers résultats sont déjà très encourageants à la fois en raison des améliorations constatées chez ces enfants autistes mais aussi de la meilleure compréhension du rôle du stress cellulaire dans le développement de ce trouble.
Annals of Clinical and Translational Neurology 26 May 2017 DOI: 10.1002/acn3.424 (Visuels@: Science Museum, Londres et@Thomas Deerinck, National Center for Microscopy and Imaging Research, UC San Diego) Low-dose suramin in autism spectrum disorder: a small, phase I/II, randomized clinical trial