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À Grenoble, les jeunes du Parlement des étudiants ont organisé un événement ambitieux et "apolitique". Selon les organisateurs, près de 400 personnes se sont rendus aux "Nouveaux états généraux". Au sommet de la Bastille - l’ancien fort militaire emblématique de Grenoble - les étudiants ont organisé des ateliers de réflexions sur les institutions. Et surtout, un débat public avec les candidats aux élections législatives de la 1e et de la 3e circonscription de l’Isère.
Soucieux de valoriser le patrimoine historique régional, le Parlement des étudiants a "profité de cette période électorale pour mettre en avant l’Histoire de Grenoble", explique Pierre-Yves Gerus, le responsable presse. En outre, la Révolution française voit le jour aux portes du Dauphiné, à Grenoble, en juillet 1788. Après le soulèvement populaire du 14 juin - la célèbre "Journée des Tuiles" - les 491 représentants des Trois Ordres du Dauphiné se réunissent au château de Vizille. Ils enjoignent au pouvoir royal la mise en place d’états généraux dans tout le royaume de France.
Forte de son histoire, Grenoble est une terre d’initiative populaire. C’est donc tout naturellement que le Parlement des étudiants a organisé ce projet démocratique à la Bastille. Initié par le président de l'association Loïc Terrenes, ce rendez-vous permet "d’informer le peuple sur les institutions qu’on côtoie mais qu’on ne comprend pas forcément", explique Pierre-Yves Gerus. Et la réécriture constitutionnelle s’impose logiquement comme le pilier des "Nouveaux états généraux".
En amont, des ateliers constituants ont travaillé pendant trois mois, sur l’écriture d’une nouvelle constitution. L’objectif? Proposer un texte novateur, adapté aux exigences du XXIe siècle. Le 21 mai 2017, des groupes parlementaires d’horizons politiques divers (non inscrits, socialistes, écologistes, républicains etc...) ont formulé des amendements sur les différents titres de cette constitution. À l’issue de cette journée, la version amendée a définitivement été votée.
Le Parlement des étudiants se félicite des évolutions qu'apporte leur nouveau texte constitutionnel. Parmi elles, la réduction des pouvoirs du président et le renforcement de ceux du Premier ministre (renommé le président du gouvernement); le non-cumul des mandats; le renforcement des prérogatives parlementaires; l'instauration d'un nouveau mode de scrutin pour les législatives, etc...
Cette constitution d’initiative populaire sera remise aux futurs députés de l’Isère et sera également mise en ligne sur les réseaux sociaux et sur le site du Parlement des étudiants.
L’idée d’organiser un débat populaire, avec les candidats aux élections législatives, est née de la volonté d'un rapprochement entre le peuple et ses élus, avec pour ambition de raviver les consciences citoyennes. Les questions abordées? La réforme du travail et de l'emploi, la consultation populaire, la destitution des députés, etc...
Bilan de la journée? Les candidats ont pu expliquer les grandes lignes de leurs conceptions de la vie politique. Parmi les candidats de la 1e circonscription de l’Isère, certains ont déjà occupé le devant de la scène politique. C'est le cas d'Olivier Véran, nouvellement macroniste. Ce neurologue de 37 ans a été le suppléant de Geneviève Fioraso. Appelée au gouvernement sous le quinquennat Hollande, cette dernière avait laissé son fauteuil de député à Olivier Véran pendant trois ans. Cette fois, il va tenter de succéder à la députée PS, qui n’a pas renouvelé sa candidature.
Pour le candidat Youssef Essabity (divers gauche) et travailleur à la SNCF, les grands défis de notre temps sont "l’humain et le vivre ensemble". Il condamne fermement les amalgames: "c’est le devoir de nos élus de garantir la sécurité de nous tous" et veut garantir une séparation effective des trois pouvoirs. "Celui qui vote les lois ce n’est pas celui qui les applique. Il ne doit pas être juge et partie, c’est la base de la démocratie", a-t-il plaidé.
Investi par Les Républicains, Jean-Damien Mermillod-Blondin, 44 ans, maire de Corenc, considère que "le premier chantier c’est l’emploi et le monde du travail". Et tout particulièrement pour les retraités et les personnes handicapées, des catégories "délaissées par les pouvoirs publics", a-t-il déploré. Enfin, la transition énergétique, "une question dont tout le monde doit s'emparer, peut importe la couleur politique", affirme le candidat.
Toujours pour la 1e circonscription iséroise, Nicolas Kada, un professeur de droit public, âgé de 44 ans, soutenu par la parti EELV, est parfois désigné comme le "candidat d’Éric Piolle ". Le 21 mai, il marque son opposition au référendum révocatoire des élus, mais se montre toutefois en faveur d'un référendum d’initiative populaire pour l’abrogation des lois.
À noter également la présence d’Elsa Régis, 18 ans, la plus jeune candidate en France inscrite sur la liste de la France Insoumise. À travers sa candidature, elle entend montrer que la diversité des profils, et son jeune âge, sont des atouts pour le corps parlementaire. "Le programme de la France Insoumise est cohérent, je pense qu’on peut tous avoir une certaine aisance à le défendre", a-t-elle déclaré.
Quant au Front National, la candidate Marie De Kervéréguin a annulé sa présence pour des raisons de sécurité. En effet, de violentes altercations du mouvement "Antifa" contre des représentants du FN avait éclaté la veille.
Candidats de la 3e circonscription de l’Isère, également présents au débat des "Nouveaux états généraux": Élodie Léger (LR), Émilie Chalas (LREM), Maxence Alloto, représentant Michel Destot (PS), Raphaël Briot (FI), Jean-Paul Troverot (PCF), Soukaina Larabi (EEVL), Yazid Bensalem (APPEL).