Du 10 juin au 2 septembre 2017 - Vernissage samedi 11 juin à 11h
https://www.facebook.com/laspirateurnarbonne Répétition et renouvellement permanentDepuis l'usage de la forme première en 1966, toujours identique et de même format, il explore un système formel qui a évolué dans le temps et l'espace sans abandonner la configuration d'origine. De la scansion régulière sur le fond neutre des toiles de draps, appliquée avec une gamme colorée restreinte jusqu'aux expérimentations les plus improbables sur des tissus imprimés, pailletés, des textures riches et exubérantes, la peinture de Claude Viallat se réinvente en permanence et se complexifie.
Si la question du détournement des matériaux (parasols, tentes, surfaces brutes non modifiées ou patchworks, tissus raboutés), constitue un des fondements de son travail, la couleur en est aussi un enjeu essentiel, un défi toujours renouvelé dont l'issue reste imprévisible et acceptée, " un risque à prendre " (Ecrits, Claude Viallat, L'âge moderne, éditions Ceysson, 2014).
Détours " d'objets " et objets détournésParallèlement, Claude Viallat a développé, à partir de 1972-1973, un travail à partir de bois flottés, de morceaux de tissus, de restes d'outils, de cordes ou de filets, réalisant un grand nombre " d'objets " plutôt que de " sculptures ". Procédant par simple assemblage, il s'approprie des éléments récupérés, le plus souvent d'origine naturelle, laissant une large place à la surprise, au jeu, à l'humour.
Les cerceaux relèvent des " objets " par le choix des matériaux et la précarité du dispositif : cerceaux d'enfant, cercles de barrique, baguettes ficelées sommairement à leurs extrémités. Claude Viallat y intègre des tissus avec des fragments de sa " forme ". S'y jouent des rapports de tension et d'équilibre et une symbolique liée à l'enfance (ses jeux et ses rêves autour des boucliers indiens).
Critique de l'abstraction lyrique et géométriqueCes trois dimensions de l'oeuvre de Claude Viallat ne peuvent en aucun cas la résumer mais ils permettent d'aborder trois directions du travail ininterrompu de cet artiste, l'un des artistes majeurs aujourd'hui.
La répartition de cette forme sur la toile libre va peu à peu déterminer la composition de l'oeuvre.
La forme devient module. Toujours identique et de même format, elle est apposée à intervalles réguliers jusqu'à recouvrir la totalité du support. La radicalité du système mise en place par Claude Viallat participe d'une époque de contestations où la démarche artistique nécessite une mise à plat des formules donnant naissance au tableau.
Dans une critique radicale de l'abstraction lyrique et géométrique, l'artiste remet en cause les codes du classicisme pictural de son époque.
Un certain primitivisme
En 1972, lors d'un séjour aux Etats-Unis, l'artiste découvre l'art des Indiens qui va marquer son oeuvre d'un certain primitivisme.
Il marque son empreinte sur des stores, des parasols, des tentes, des bâches - souvent de grands formats - faisant jouer la polychromie, les coutures, la complexité de la découpe. La forme est malmenée ; les toiles sont exposées aux intempéries, enterrées, dégradées par l'utilisation de
colorants peu stables ou par brûlage...
Puis, le système pictural se complexifie : la forme est fragmentée par la couleur ou n'est pas peinte de manière uniforme, des tissus d'origines différentes sont raboutés, les imprimés apportent une surcharge décorative. Sans jamais remettre en cause le procédé fondateur, Viallat ne cesse, depuis plus de quarante ans, de travailler sa variation. La multiplicité des postures plastiques ne manque pas de produire des oeuvres totalementdifférentes. Parallèlement à son travail de " peinture ", l'artiste réalise, à partir de bois flottés, de morceaux de tissus, de cordes ou de filets, des " objets " et des " cercles " qui procèdent par simple assemblage. Il produit également des dessins et des peintures marqués par la figure du=taureau dans un style figuratif et expressif.
L'Aspirateur - Lieu d'art contemporain, Avenue Hubert-Mouly - 11100 Narbonne Tél : 04 68 90 50 91