Grâce à des échantillons de roches datant de plus de 3 milliards d’années, des chercheurs ont obtenu un aperçu de l’atmosphère terrestre à cette période. La présence d’une forme rare de xénon, élément très volatil, renforce l’hypothèse que des comètes auraient pris part à sa composition.
L’origine de l’eau sur Terre est une vieille lune pour les scientifiques. Vient-elle majoritairement de la chute de comètes et d’astéroïdes ou plutôt des entrailles de la Planète bleue ? Idem pour la vie : est-elle d’origine extraterrestre (les comètes auraient apporté les ingrédients prébiotiques) ou la soupe primitive mijotait dans le chaudron terrestre ? Le problème se pose aussi pour certains éléments dans l’atmosphère qui l’ont rendu possible. D’où viennent-ils ? Difficile de trancher, donc l’enquête continue.
Dans une étude qui vient de paraître dans Nature Communications, une équipe internationale emmenée par Guillaume Avice du CRPG (Centre de recherches pétrographiques et géochimiques) et de l’université de Lorraine (Nancy) sous l’impulsion du professeur Bernard Marty, également du CRPG, apporte quelques éléments de réponse pour la question de l’atmosphère terrestre. Leurs résultats de l’analyse de roches très anciennes renforcent l’hypothèse d’une origine cométaire.
Illustration de la Terre à la période de l’archéen — Crédit : NASA, GSFC, Francis Reddy
Un parfum de l’atmosphère primitive
Pour avoir un aperçu de l’atmosphère qui régnait sur Terre il y a plus de trois milliards d’années, les chercheurs ont regardé par la fenêtre de minuscules bulles d’eau piégées dans des quartz trouvés dans des forages en Afrique du Sud. Parmi les différents composés, la présence d’une forme extrêmement rare de xénon, le U-Xe les a mis sur la piste. En effet, on ne trouve pas d’ordinaire cet élément très volatil sur Terre. Le Soleil relativement proche l’aurait chassé dans l’espace peu après la naissance de notre Planète. Pour eux, il n’a donc pu qu’être ajouté à l’atmosphère primitive.