Ce n'est pas un air de liberté qui flotte sur Mossoul... Mais l'odeur âcre et doucereuse, à peine fétide, des cadavres putrides en partie carbonisés.
Les contre-attaques sont quotidiennes; et c'est le rythme frénétique d'une danse de Saint-Guy qui s'est emparé des forces armées irakiennes : deux pas en avant, un pas en arrière.
Les quartiers orientaux de Mossoul, à l'est du Tigre, ont été reconquis au prix de pertes immenses. Nombreuses furent les unités dont les soldats ont vu mourir plus de 50% de leurs camarades. D'où l'apparition des premiers cas de désertions...
Aussi, l'armée irakienne a changé de tactique, a fortiori parce que la réaction de l'État islamique est aujourd'hui plus déterminée encore : les quartiers occidentaux de Mossoul sont principalement sunnites et les djihadistes, cernés et qui n'espèrent désormais rien d'autre que le martyre, y trouvent un soutien dans la population elle-même, retranchés dans la vielle ville, aux ruelles étroites et tortueuses, impénétrables... où se terrent plus de 200.000 habitants qui attendent avec effroi l'arrivée des " diables chiites ".
Lorsqu'une bataille s'engage, le feu est nourri et violent de part et d'autre. Des quantités spectaculaires de munitions sont tirées chaque jour. D'où les katiba (brigades) de l'État islamique sortent-elles de quoi assurer cette puissance de feu ? Leurs stocks auraient dû s'être épuisés à cette date...