Aucun des problèmes vitaux ne peut être résolu dans le
cadre de l'Europe.
L'on nous promet, avec l'Europe, un marché de 300 millions de
clients en omettant de dire qu'il s'agit de 300 millions de
concurrents sur le marché du travail. Car les économies euro-
péennes ne sont pas, pour l'essentiel, complémentaires, mais
rivales. Et plus encore les économies américaines et japonaises.
Est-ce à dire que la seule alternative à l'Europe serait un repli
nationaliste sur la France en l'enfermant dans des remparts
protectionnistes ? Ce serait au contraire l'asphyxie.
La seule solution possible, c'est l'ouverture sur le monde dans
sa totalité : tant que, après 500 années de colonialisme et cinquante
années de FMI et de Banque Mondiale, subsiste ce
monde cassé, avec son économie difforme où les 2/3 de la
population du monde, dépouillés par l'Occident, ne sont pas
solvables, demeureront juxtaposés le monde de la faim et
celui du chômage. Même en raisonnant seulement en termes
de marché comment espérer donner du travail aux uns, tant
que des milliards d'hommes n'ont même pas le minimum
nécessaire pour acheter leur nourriture ?
La seule solution possible pour répondre à la faim des uns,
aux chômages des autres et à l'immigration des affamés dans
leur quête illusoire du travail, c'est un changement radical de
nos rapports avec le Tiers-Monde, mettant fin à la domination
de l'Occident et à la dépendance du Sud, car c'est la
dépendance qui engendre le sous-développement.
Roger Garaudy
"L'AVENIR MODE D'EMPLOI" PAGE73
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Dialogue des cultures,
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