Les quatre œuvres d' Angèle Laissue évoquent la manière dont un groupe religieux peut investir un lieu donné, sans toujours y déployer une architecture, et la mémoire que ce site conserve de ce passage.
Cyril Porchet aborde la question de l'architecture comme une rhétorique. Le regard se perd en parcourant les volutes de stuc de ses églises baroques, vite contraint de faire abdiquer sa compréhension au profit de la contemplation - ce qui est la définition même de la Séduction, que l'artiste a choisi comme titre de sa série.
La série Corpus Christi, de Fabrice Fouillet observe la rupture esthétique à l'œuvre à partir des années 1920, lorsque le mouvement moderne cherche à inventer des formes nouvelles et des espaces déterminés par leur fonction et leur matériau, en particulier le béton.
À la fin du 20e siècle, David Spero remarque l'implantation de nombreuses communautés religieuses dans son voisinage londonien. En photographiant leurs bâtiments, il met en évidence la manière créative dont ceux-ci sont détournés de leur fonction commerciale.
Quelle trace un bâtiment garde t il de l'architecte qui l'a conçu ou des usagers qui l'ont fréquenté? Un lieu religieux peut il porter la trace du divin qu'il célèbre? Ce sont des questions que se pose Christof Klute.
Depuis 2005, Markus Brunetti et sa compagne Betty Schöner parcourent l'Europe, revenant à plusieurs reprises devant les églises qu'ils photographient pour n'en capturer chaque fois que les parties libres de travaux ou de passants. Ce sont donc des centaines de clichés de détails qui sont collectés avant de recomposer une image globale, " plus vraie que nature "
Les trois films de la série Concrete & Samples, d 'Aglaia. Konrad, observent l'architecture comme s'il s'agissait d'une sculpture.
Construites après guerre, les vingt quatre églises photographiées par Eric Tabuchi suivent une ligne parallèle au front de la Campagne de Lorraine lorsque, en automne 1944, l'armée américaine remontait vers les Ardennes. Or leurs formes et leurs matériaux évoquent les bunkers de béton, comme si ces églises conservaient aussi la mémoire des conflits qui se sont succédé dans cette région.
Un heureux partenariat entre le Printemps de Septembre et le Couvent des Jacobins va donner lieu à l'exposition Le Ciel devant soi qui s'inscrit en parfaite cohérence avec le couvent des Jacobins, ce joyau exceptionnel d'architecture médiévale des XIIIe et XIVe siècles
Initiée au Musée de la Réforme à Genève, elle a pour commissariat général Christian Bernard, et comme commissaire délégué David Lemaire.
Le Ciel devant soi rassemble huit artistes européens qui ont en commun de photographier des églises. Ce sujet offre ici l'occasion de dérouler un panorama des pratiques contemporaines de la photographie.
Témoignant aussi bien des plus ambitieux accomplissements de l'architecture, du rapport irrésolu à la transcendance que des cahots de l'Histoire, les bâtiments religieux permettent les observations les plus variées.
Les artistes s'y confrontent pour exalter l'esthétique de ces monuments, interroger le fonctionnement de ces dispositifs à faire croire, saisir des transformations urbaines et sociales, décrire l'irruption formelle de la modernité, chercher la trace d'une idée dans le béton ou encore évoquer les souvenirs d'un front de guerre.
Si les théologiens décrivent l'architecture sacrée comme " un morceau d'espace fini qui nous protège de l'infini ", c'est avant tout " une vraie source de vie quotidienne " pour les photographes du Ciel devant soi.
Célèbre pour son " palmier " et ses reliques de saint Thomas d'Aquin, le couvent des Jacobins accueille l'exposition dans le réfectoire qui est l'un des plus vastes de l'époque médiévale et dont la construction fut achevée en 1303.
Dans ce lieu emblématique de Toulouse halte majeure sur la via tolosana vers Saint-Jacques de Compostelle, haut lieu d'échanges artistique, chaque œuvre peut être vue comme un écho lointain à son histoire.
Grâce à la volonté de la Mairie de Toulouse de valoriser son patrimoine et d 'ouvrir la ville à toutes formes d'art, le Printemps de Septembre continue d'apporter le regard singulier de l'art contemporain pour surprendre et interroger en attendant son festival en 2018.
Couvent des Jacobins -Place des Jacobins - 31000 Toulouse. Tél: 05 61 22 23 82
Exposition ouverte du mardi au dimanche, de 10h à 18hNocturnes les 2 et 3 juin jusqu'à 00h