Berne - Les conditions pour toucher l'assurance chômage risquent d'être nettement durcies. Au vu des critiques des milieux intéressés, le Conseil fédéral a corrigé la réforme. Les mesures d'économie ont été augmentées et la hausse des cotisations atténuée.
Le message définitif sur la révision de l'assurance chômage sera présenté cet automne au Parlement. Mais le gouvernement a déjà fixé les grandes lignes après avoir pris connaissance des avis exprimés sur son avant-projet lors de la consultation. Il a ainsi prolongé la durée de cotisation minimale pour toucher 400 jours d'indemnités à dix-huit mois, contre douze actuellement. Initialement, il avait fixé un délai de quinze mois.
L'augmentation des cotisations salariales ordinaires, qui passeront de 2 à 2,2%, a été maintenue. En revanche, le relèvement temporaire destiné à éponger les 4,8 milliards de dettes de l'assurance chômage n'atteindra que 0,1 point (au lieu de 0,2 point prévu dans l'avant-projet). '' Les cotisations paritaires versées par les salariés et les employeurs atteindraient ainsi au moins 2,3% pendant plusieurs années. Les personnes touchant des salaires compris entre 126'000 et 315'000 francs devront en outre verser à nouveau temporairement un pourcent de solidarité.''
Autre marche-arrière opérée par le gouvernement, les étudiants qui ne trouvent pas de travail au terme de leur formation devront attendre six mois avant de pouvoir toucher des indemnités. L'avant-projet prévoyait de porter le délai de carence à un an. En revanche, passé les six mois d'attente, les anciens étudiants n'auront droit qu'à quatre mois de prestations de l'assurance chômage. Aujourd'hui, ils touchent des indemnités pendant un an.