L'étude a examiné les données de 555.911 naissances intervenues chez 396.828 femmes sur une période de 12 ans. Toutes les femmes étudiées vivaient dans la même région mais les grossesses se sont déroulées à des saisons différentes et selon des températures moyennes plus chaudes ou plus fraiches, qui ont été prises en compte. Les chercheurs ont examiné la relation entre la température moyenne de l'air 30 jours avant le dépistage du diabète gestationnel au deuxième trimestre de grossesse et l'incidence du diabète. L'analyse montre que,
-la prévalence du diabète gestationnel est de 4,6% chez les femmes exposées à des températures moyennes extrêmement froides (égales ou inférieures à -10 ° C) dans la période de 30 jours précédant le dépistage et de 7,7% chez les mères exposées à des températures moyennes plus élevées (>24 C) ;
-pour chaque élévation de température de 10 degrés C°, les mères sont 6 à 9% plus susceptibles de développer le diabète gestationnel ;
-chez une même femme, un effet similaire est observé pour chaque augmentation de 10 ° C de température entre 2 grossesses consécutives : ce résultat permet aux auteurs d'éliminer d'autres facteurs -de confusion possibles- dont l'origine ethnique, le revenu, l'activité et les habitudes alimentaires qui diffèrent entre 2 femmes différentes.
-un taux de diabète gestationnel plus faible est constaté également chez les femmes nées sous des climats plus frais que chez celles nées sous des climats plus chauds. Des femmes nées en Asie du Sud, en Afrique et au Moyen-Orient ont ainsi des taux de diabète gestationnel compris entre 7,7 et 11,8%.
Quelle explication ? Si ces données peuvent sembler contre-intuitives, elles peuvent s'expliquer par les processus dont les humains font différents types de graisse. On pourrait en effet penser qu'avec des températures plus chaudes, les femmes sont plus fréquemment à l'extérieur et plus actives, ce qui contribue à limiter le gain de poids qui prédispose au diabète gestationnel. Cependant, de nombreuses études montrent a contrario que l'exposition au froid peut améliorer la sensibilité à l'insuline, par la combustion du tissu adipeux brun.
Des résultats qui, combinés à l'augmentation continue des températures mondiales, pourraient annoncer une hausse de prévalence du diabète gestationnel dans le monde?Canadian Medical Association Journal May 15, 2017 doi: 10.1503/cmaj.160839 Influence of environmental temperature on risk of gestational diabetes
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