Memento homo quia pulvis es et in pulverem reverteris.
Les Fables de la joie, de Stéphane Blok, font penser à ce verset de la Genèse: Souviens-toi, homme, que tu es poussière et que tu retourneras à la poussière. Ce premier épisode de ce roman poétique parle en effet de vie et de mort.
Le narrateur raconte qu'il se trouve dans un tunnel; qu'au bout du tunnel, il y a une porte et qu'après l'avoir forcée, il découvre un décor d'apocalypse dans lequel il entreprend de marcher, car, que peut-il faire d'autre?
Il se mit en route sans savoir où aller. Le ciel était blanc, tout était blanc, tout était silencieux, excepté le bruit de ses pas, feutrés par la suie.
Tout est sec. Tout a brûlé. Il ne reste plus que des cendres. Il est seul au monde. Que sont devenus ses proches, ses amis, ses connaissances? Il se souvient de tout, sauf de la catastrophe.
Que s'est-il passé? Comment s'est-il retrouvé dans le tunnel? La seule chose qui est sûre est qu'il est en survie, pour le moment; qu'il a mal au crâne; qu'il y a partout autour de lui des cendres froides et blanches...
Tandis qu'il marche indéfiniment le jour et fait halte la nuit pendant plusieurs jours de sa nouvelle vie, les éléments de la nature se répondent dans les fables de la joie qu'une dame raconte aux enfants avant de les coucher.
La nuit et le vent, le jour et la nuit, la brindille et le caillou, la mer et la forêt, la montagne et le cours d'eau parlent dans ces fables de commencement et de fin, de vie rêvée, comme quand on dort.
Et le narrateur sait que la mort veille sur tout, y compris sur son sommeil...
Francis Richard
Les Fables de la joie, Stéphane Blok, 104 pages Bernard Campiche Editeur
Livre précédent chez le même éditeur:
Le Ciel identique (2014)