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Rattrapage hivernal anglais : The Good Karma Hospital (2017)

Publié le 23 mai 2017 par Jfcd @enseriestv

The Good Karma Hospital est une nouvelle série de six épisodes diffusée depuis le début février sur les ondes d’ITV en Angleterre. Le personnage principal, la jeune docteure Ruby Walker (Amrita Acharia) vient tout juste de rompre avec son petit copain et c’est pas hasard qu’elle tombe sur un prospectus incitant des professionnels de la santé à s’expatrier en Inde pour y exercer leur métier. En un rien de temps, sa valise est faite et son avion atterrit sur l’autre continent. Et bien qu’à son arrivée, rien de ce qu’elle avait prévu se déroule comme tel, elle réussit néanmoins à se faire une place parmi des médecins aussi engagés que compréhensifs. Sans surprise, la recette de The Good Karma Hospital contient tous les éléments de base auxquels nous sommes habitués en entamant une série médicale, mais par contre, on a droit à juste assez d’épices pour nous faire passer un bon moment.

Rattrapage hivernal anglais : The Good Karma Hospital (2017)

Entre terrain connu et exotisme

En arrivant à Mumbai, Ruby croyait qu’elle travaillerait dans un grand hôpital du pays sans être trop dépaysée. Mais voilà que l’ambulancier Aj (Sagar Radia) qui est allé la chercher à l’aéroport la dépose plutôt dans un petit établissement médical supervisé par son père, le docteur Ram (Darshan Jariwala) dans l’état rural du Kerala. Et à peine est-elle arrivée qu’elle s’attèle à la tâche aux côtés de sa patronne, la Dre Lydia Donseca (Amanda Redman) et son collègue le Dr Gabriel Varma (James Floyd). Malgré les longues heures, son peu d’expertise dans certains domaines et plusieurs cas qui viennent la troubler jusqu’au plus profond d’elle-même, Ruby embrasse son nouveau quotidien sans trop de difficultés. De plus, on ne serait pas surpris que l’amour soit éventuellement au rendez-vous.

Sans que l’on se donne la peine de nous montrer de quoi avait l’air la vie de la protagoniste à Londres, on peut deviner que son arrivée en Inde représente une transition aussi dépaysante que bienvenue. En ce sens, le scénario est similaire avec celui de Doctor, Doctor diffusée à l’automne dernier sur la chaîne Nine Network en Australie. On y trouvait un chirurgien un peu trop fêtard s’était vu transférer dans le petit hôpital de sa ville natale. Dans les deux cas, cette transition dans un village a l’effet escompté : les protagonistes effectuent une sorte de retour aux sources et cet exotisme « régional » sert le scénario puisqu’on a l’impression de nouveauté dans un genre qui pourtant n’évolue que très peu. C’est qu’à Kerala, les morsures de serpents sont plus courantes ici qu’à Londres.  Et étant donné le faible budget avec lequel l’établissement opère, la course contre la montre du Dr Varma à bord d’une motocyclette afin de se procurer l’antipoison dans un autre hôpital dans le second épisode nous donne un bon moment de télévision. Sinon, Ruby est pédiatre de formation et de constater les mines basses dans le premier épisode après qu’une de ses patientes ait accouché d’une fille (pour la troisième fois) la désarçonne quelque peu. Dans une culture encore très machiste, cela n’a rien de bien étonnant et en ce sens, le personnage principal s’adapte en même temps que nous aux nouvelles mœurs où elle habite.

Rattrapage hivernal anglais : The Good Karma Hospital (2017)

Tout comme dans The Durrells (aussi d’ITV), c’est le décor qui vient apporter cette touche de charme incontournable. Alors qu’au printemps passé la série nous faisait découvrir la beauté rustique de l’île de Corfou dans les années 30, The Good Karma Hospital nous transporte aussi au bord de la mer, mais dans un environnement beaucoup plus coloré. En effet, les multiples couchers de soleil, les visites au temple et surtout toute l’action du troisième épisode qui se déroule en plein Holi (célébration de l’arrivée du printemps où tous se jettent de l’eau et de la poudre colorée) ne laissent aucun doute sur notre prochaine destination de voyage rêvée.

En contrepartie, pour en revenir au milieu médical, on a droit à des cas plus classiques comme un homme qui souffre de démence, tandis qu’un autre est amnésique. Le dépaysement n’est pas totalement au rendez-vous non plus puisque la moitié des patients qui visitent le Good Karma sont des touristes (blancs) qui discutent tous anglais. D’ailleurs, l’entièreté des malades est au moins bilingue et c’est à peine si l’on entend parler hindi. En même temps, l’auditoire cible de la série est anglais alors il ne faut pas s’étonner de cet aspect plus « frisquet » de la part de la production.

Rattrapage hivernal anglais : The Good Karma Hospital (2017)

Un beau casting

Destination exotique exige, la moitié de la distribution est d’origine indienne et il est agréable de voir des nouveaux visages dans notre télévision, d’autant plus qu’ils sont très attachants. Ruby dont la mère était Anglaise et le père (qu’elle n’a jamais connu) Indien est le meilleur exemple de pont entre les deux cultures. On apprécie aussi le personnage qu’incarne Amanda Redman, la Dre Fonseca qui est autant autoritaire que passionnée. Sa ludique romance avec le barman du coin Greg (Neil Morrissey) apporte une touche de légèreté à la série, laquelle est quelque peu alourdie par l’histoire entourant les touristes Paul (Philip Jackson) et son épouse Maggie (Phyllis Logan). En effet, cette dernière est atteinte d’un cancer au cerveau et souhaite finir ses jours à Kerala. Pour le moment, ils croquent la vie à pleines dents, mais l’histoire n’en reste pas moins très touchante, en grande partie grâce aux talents d’actrice de Mme Logan. D’ailleurs, ceux qui ont suivi avec assiduité Donwton Abbey reconnaîtront à peine la bien-aimée Mrs Hugues…

À l’image de The Durrells qui employait un ton aussi léger qu’exotique, The Good Karma Hospital a bien performé au niveau de l’audimat. Le premier épisode attiré 6,82 millions de téléspectateurs; la fiction se classant au septième rang des émissions les plus populaires de la chaîne dans la semaine du 30 janvier. Pour sa finale, elle récoltait encore un auditoire de 6 millions pour une moyenne de 6,22 ce qui est excellent. D’ailleurs, c’est sans surprise qu’ITV a décidé de reconduire la série pour une seconde saison.

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