Le livre précédent, François Mitterrand, permet de découvrir nos hommes politiques, sous un angle inattendu. Ils sont tous porteurs d'une idée fixe, et ils utilisent les courants qui remuent la société pour la faire triompher. Du coup, on s'y trompe. On les confond avec ces courants. Peut-être même avec le premier qui les a amenés à notre connaissance.
Pour Mitterrand, c'est l'homme qui voulait être roi. Ou faire selon son bon plaisir. Ensuite, la fin justifiait les moyens. Paris vaut bien une messe, ou une conversion au Marxisme. Pour Rocard, c'est "l'auto gestion". Le progrès comme bien commun de la société. C'est la sociale démocratie. Il est constamment perdant. Paradoxalement il s'illustrera en 68, contrairement au reste de la gauche. Lui, semble y avoir vu un propulseur à ses combats. Quant à Jean-Pierre Chevènement, qui paraît aujourd'hui un farouche nationaliste, c'était l'aile gauche du PS, le Marxiste très pur et très très dur, l'intermédiaire avec le PC. Comment interpréter ses revirements ? Peut-être M.Chevènement est-il le défenseur du petit peuple ? Dans le combat qu'il mène, les extrêmes se rejoignent. Et il y a aussi Pierre Mauroy. Je l'aurais pris pour un militant venu du peuple, façon sans culotte. Eh bien non, c'était un modéré, à la droite du PS. Il était du côté Rocard. Mais il avait le sens du devoir. Alors il a appliqué une politique qu'il n'approuvait pas.
Mais l'homme n'est pas qu'un surfeur d'idées. Il est aussi parfois piégé. En particulier par l'argent. M.Mitterrand le savait bien, qui ne voulait jamais y toucher, et, dit M.Winock, faisait payer aux autres ses repas (et l'entretien de sa famille illégitime). M.Fillon a retenu la leçon. L'argent aurait fait des ravages dans les rangs socialistes. M.Béregovoy en aurait été la triste victime.