[CRITIQUE] Immigration Game

Par Elodie11 @EloFreddy

Réalisé par: Krystof Zlatnik

Avec: Mathis Landwehr, Denise Ankel…

Durée: 1h36

Genre: Thriller/Action

Date de sortie DVD: 14 Juin 2017

Synopsis

L’Europe a fermé ses frontières aux réfugiés. L’Allemagne reste le seul pays à offrir la citoyenneté, mais sous une condition. Les réfugiés sont accueillis si, et seulement si, ils survivent au jeu de téléréalité « Immigration Game ». Abandonnés dans la banlieue de Berlin et livrés à eux-mêmes, ils doivent rejoindre la tour de télévision qui se trouve dans le centre de Berlin le plus vite possible, sans se faire tuer par les citoyens allemands, autorisés à les persécuter. Joe, déjà citoyen, va être contraint malgré lui de participer à ce jeu mortel.

Critique

Dans un contexte politique actuel plutôt sensible sur la question,  Krystof Zlatnik ose le film engagé, produit dérivé d’un Hunger Games version immigration où le fameux sésame n’est autre que la citoyenneté allemande. On suit donc le parcours du bon samaritain, Joe, embarqué malgré lui dans un jeu de survie où sa vertu pourrait ne pas faire long feu.

Sans dériver dans l’imitation pompeuse d’American Nightmares, Immigration Game en a pourtant la stature du moins en ce qui concerne son vernis de satire sociale assumée.

Malgré des bases scénaristiques solides, Zlatnik enterre son œuvre sous une couche de mauvais goût technique. Une caméra trop embarquée, des acteurs pas très convaincants et un dénouement un peu trop fade font d’avantage penser à un téléfilm arte qu’à une production Netflix.

Pourtant le réalisateur parvient tout de même à garder l’attention du spectateur grâce à de nombreuses scènes d’action déchainant une violence réaliste et brutale. Mais là encore, Zlatnik reste du côté du bon élève, maitrisant cette bestialité latente qu’on attend pourtant à chaque coin de rue.

La perte de l’humanité, le retour aux instincts primaires, tout cela Zlatnik le tient mais du bout des doigts laissant glisser toute sa retenue sur son héros qui se retrouve déchainé sans que nous puissions y avoir vu les signes annonciateurs.

C’est cette montée en puissance que le réalisateur oublie d’esquisser se contentant d’une mise en scène certes efficace dans sa simplicité mais pas assez torturée pour que l’on puisse y voir un pamphlet salvateur. L’aspect télévisé est lui aussi délaissé, ce voyeurisme que l’on attendait se devine mais se laisse cacher par une caméra vissée sur le héros, on aurait aimé prendre d’avantage le pas sur cette course au passeport, que Zlatnik nous malmène jusqu’au malaise social bousculant les esprits et les critiques comme seul le cinéma sait si bien le faire…

Immigration Game ne rentrera donc pas dans la cour des films dérangeants mais devrait tout de même amorcer une ébauche de réaction chez le spectateur pris dans les filets de ce jeu télévisé qui malheureusement n’est pas irréalisable (on a bien les anges de la téléréalité…).

Votre dévoué Freddy

Note: