Maître Kurogiku vit seul dans une grande maison abandonnée en Italie. Arrivé du Japon 40 ans auparavant, il passe ses heures à s'adonner à l'art du washi, papier papier artisanal japonais, dans lequel il plie des origamis. L'arrivée d'un jeune homme, Casparo, qui "voudrait construire la montre qui puisse contenir toutes les mesures du temps." va bouleverser son équilibre.
"Je fais sans doute comme vous : je passe mon temps à une activité dont personne ne voit l'utilité. C'est sans doute ce que l'on appelle la passion." p. 56
Entre silences et mots suspendus, les échanges entre les deux hommes s'esquissent avec subtilité, modelant peu à peu leur âme vers le changement.
Autour de l'origami, art ancien populaire venu de Chine et apporté au Japon par des moines bouddhistes, se tisse un roman délicat, placé sous le signe du dénuement.
"L'origami le plus populaire et symbolique au Japon est la grue.
La légende raconte que si l'on parvient à plier mille grues en papier, tous nos voeux se réalisent.
Une belle poésie philosophique se dégage de ces pages;
Monsieur Origami, Jean-Marc Ceci, Gallimard, août 2016, 128 p., 15 euros