Le principe de la solution mise en place est finalement simple : grâce aux extraordinaires progrès du traitement d'images, il devient possible de concevoir un logiciel capable de déterminer avec précision les réparations nécessaires à partir des photographies de la voiture endommagée. Pour un assureur, il représente une excellente opportunité d'améliorer la fiabilité de ses opérations, de réduire la fraude et d'accélérer la résolution des dossiers de sinistres, pour la plus grande satisfaction des clients.
Après une phase de test préliminaire, couronnée de succès, au cours de laquelle des milliers d'images de véhicules accidentés ont été soumises à son système, Ageas passe désormais à un déploiement plus large, toujours dans un mode expérimental. La première cible en sera son réseau de réparateurs agréés, dont les devis pourront être validés automatiquement, en quelques secondes, tandis que les anomalies seront signalées à un spécialiste humain chargé de prendre le relais en cas de suspicion de fraude.
Dans ce qui semble devenir la norme en la matière, la compagnie d'assurance vante l'intérêt pour les experts qui étaient jusqu'alors responsables de ces tâches de pouvoir se concentrer sur les dossiers les plus complexes, laissant le robot s'occuper du « tout venant », peu valorisant. Il ne faut cependant pas se voiler la face : de toute évidence, un certain nombre d'emplois sont directement menacés par le niveau d'automatisation introduit avec la technologie de Tractable. Et nous n'en sommes qu'au début…
Il faudrait pourtant sérieusement se préoccuper de la question, de toute urgence. Les avancées prodigieuses de l'intelligence artificielle dans toutes sortes de domaines – qui, très souvent, ne se contentent pas de remplacer l'humain pour plus d'efficacité mais apportent également une valeur irrésistible aux clients – vont bientôt submerger les entreprises, sans aucune possibilité de retour en arrière. À défaut de préparation, les belles promesses de l'automatisation se transformeront vite en désastre sociétal.