A la question de l'hebdomadaire Marianne "c'est donc la fin du politique ?" voici la réponse de Régis Debray à Jacques Servia:
" Non, c'est la subordination du politique à la bonne marche des affaires. Le parti tourne à l'entreprise et le gouvernement à la gouvernance. Le projet perd à la fois son idéal et sa mémoire historique pour devenir une offre ponctuelle répondant à une demande. Les candidats députés envoient leur CV par internet, avec une lettre de motivation et passent ensuite un entretien d'embauche. Le secrétaire général devient un PDG. L'idéal type du gagneur remplace l'idéal type du militant qui occupait le terrain depuis un siècle. Chaque époque son éthos. J'éprouve une certaine joie à ne plus être de mon temps."